Le mardi 25 juin 2019, SEM Ibrahim Boubacar KEITA présidait l’ouverture officielle des travaux du Dialogue National Inclusif au Palais Amadou Hampathé BAH. Cet exercice, qui a permis de faire un diagnostic en profondeur des maux dont souffre le Mali, devait jeter les bases d’un nouveau départ. Hélas ! Un an après ce Dialogue qui avait réuni toutes les couches socioprofessionnelles, le pays reste embourbé dans une crise sociopolitique.
Avait-on fait un diagnostic correct du grand corps malade, le Mali ? Qu’est ce qui a été réalisé depuis lors ? Qu’est ce qui est en cours de réalisation ? Pourquoi le pays est-il bloqué actuellement ? La crise politique a-t-elle fait oublier la crise sécuritaire ? Que faut-il faire pour sortir de l’ornière ? Les facilitateurs du Dialogue national inclusif ont pris le soin de consulter l’ensemble des acteurs de la vie nationale, de l’intérieur et de l’extérieur, notamment : les anciens Présidents de la République, les chefs d’institution, les anciens Premiers ministres, les partis et regroupements politiques, les mouvements signataires et non-signataires de l’Accord d’Alger, la société civile, les autorités religieuses, les légitimités traditionnelles, la diaspora et des personnes ressources. Ainsi, des débats décentralisés ont été organisés au niveau des communes, des cercles, des régions, des ambassades et des consulats. De même, une plateforme a été mise à la disposition de tous au niveau de l’AGETIC. Des millions de commentaires et contributions ont pu être postés, offrant une opportunité d’accès aux documents du DNI. Une large portion de la population a pu être informée.
La synthèse des résultats de la plateforme a été distribuée aux participants. Sous la houlette des facilitateurs et du président du comité d’organisation, certaines thématiques ont été abordées dans la réflexion. La Thématique N°1 a porté sur « Paix, sécurité et cohésion sociale » ; la thématique N°2 a permis aux acteurs de faire la réflexion sur « Politique et Institutionnel » ; la thématique N°3 était sur la « Gouvernance » et la thématique N°4 a porté sur Social ; la thématique N5 était sur « Economie et Finance et la thématique N°6 a porté sur Culture, Jeunesse et Sport. Cette initiative du président IBK avait enthousiasmé les Maliens. Mais, l’espoir suscité n’a pas encore été satisfait. Le président se targuait d’avoir été élu par plus de 77%. Aujourd’hui, il a en face de lui une colère populaire noire. A cause des récriminations de l’ancien président du HCIM, l’Imam Mahmoud DICKO, le régime IBK ne dort plus. Il est acculé par une forte pression.
Des Maliens qui en ont assez demandent sa démission et la dissolution de l’Assemblée nationale .Qui l’aurait cru ?
IBK était perçu comme l’homme de la situation après que des hommes armés avaient envahi plus de la moitié du pays. Un premier mandat ne lui a pas permis de rassurer le peuple. A la faveur d’élections controversées, il s’est imposé à conduire un second mandat. Le pays connaitra des moments torrides, des heures marquées par les contestations des institutions. Le pire a été frôlé quand des manifestants surexcités ont voulu se rendre à sa résidence. Quelles seraient les conséquences d’un tel acte ? Se rappelle-on la mauvaise expérience de la transition sous Dioncounda TRAORE. Des Maliens ont raidi le toupet au point de molester un Chef d’Etat dans son palais. C’était le pas de trop. Le Mali ne doit pas répéter cette expérience. Il ne doit pas atteindre cet excès. Le pays se trouve dans une impasse créée par la crise sociopolitique à laquelle se greffe le chaos de la question sécuritaire. Le pays ressemble à un navire dans des eaux enragées. A quand la fin du ballet, se demandent encore les Maliens un an après le dialogue ?
LAYA DIARRA
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