Les maliens ont été nombreux, le dimanche soir à être câblés sur les antennes de l’ORTM… Et pour cause, le Président IBK, qui était disparu de tous les radars depuis la grande mobilisation du 5 juin dernier organisée par un front de refus constitué de la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko, du FSD de Soumaila Cissé et de l’EMK de l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko (un front qui s’est élargi depuis avec de nouvelles adhésions) et qui demande sa démission et celle de son régime, devait s’y adresser à la nation !
Mais à l’arrivée, ce fut de l’espoir déçu pour tout ce beau monde s’attendant à quelque chose de concret ou de propositions fortes, le Président IBK n’a finalement raconté que la chansonnette désormais connue des maliens, faite de promesses en l’air comme c’est toujours le cas depuis 2013 ! Comme vous pouvez d’ailleurs le constater à travers ces cinq points que nous retenons de cette adresse à la nation du Président IBK !
Les 5 points essentiels du discours d’IBK
- “Je m’attellerai tout d’abord à résoudre la crise scolaire en instruisant au Premier ministre de trouver, dans les meilleurs délais, un accord avec le syndicat des enseignants. J’attache du prix à la résolution complète et rapide de cette crise qui n’a que trop duré. L’école c’est l’avenir de notre Nation. Nos enfants ne méritent pas moins.”`
- “Je rencontrerai ensuite toutes les parties prenantes à la question de la santé, y compris l’Ordre des médecins du Mali et les usagers, afin d’accélérer la mise en œuvre du plan de modernisation de tous les hôpitaux de Bamako. Ce plan de modernisation s’élargit déjà aux régions. La santé est un droit. L’assurer est un devoir régalien, un devoir de l’État, surtout en période de crise sanitaire comme celle que nous connaissons aujourd’hui.”
- “Les dernières élections législatives ont fait l’objet de graves contestations dans certaines parties de notre pays. Il nous faut tirer toutes les leçons de ces crispations. Nous recherchons une solution idoine et urgente afin de répondre aux frustrations exprimées. Je tiens à ce que les maliens gardent foi en leurs institutions. Cela est l’un des garants d’une bonne gouvernance.”
- “Les déplacés du Centre, notamment ceux vivant dans le quartier de Faladiè en Commune VI, ont vécu des évènements dramatiques. Je demeure sensible à leur situation. Nous travaillerons, avec la nouvelle équipe gouvernementale, à l’élaboration pour nos frères et sœurs durement éprouvés, d’un plan de logement, de réinsertion et de réhabilitation.”
- “La sécurité est l’un de nos plus grands défis, cela depuis bientôt une décennie. L’Etat y consacre près d’un tiers de son budget annuel. Mais nous sommes encore loin de gagner cette bataille. Nos Forces de Défense et de Sécurité, nos FAMa, sont vaillantes et elles nous font honneur. Nous nous devons de les accompagner et de les soutenir.”
La mobilisation du 19 juin prochain sonnera-t-elle le glas du régime IBK ?
Sans doute que la manifestation du 5 juin a fait trembler le régime, comme l’a dit l’autre. Et c’est apparemment ces genres d’actions qui pourraient faire changer la donne au Mali. En effet, les risques sont très grands face à la nouvelle sortie musclée prévue le vendredi 19 juin 20202 sur la Place de l’Indépendance. Pour rappel, de milliers de manifestants s’étaient réunis à la Place de l’Indépendance pour écouter le message du très influent Imam Mahmoud Dicko et les mouvements et associations politiques qui se sont joints à lui pour dénoncer les tares du régime IBK à travers la réalité du pays. Comme pour dire qu’entre le peuple du Mali et son Président, les amarres du navire ne semblent plus tenir au point fixe.
L’insécurité, la corruption devenue une obsession, les arrestations multiples, la gestion catastrophique du pays…constituent autant de raisons largement suffisantes pour le faire partir. Ainsi, comme la manifestation du 5 juin dernier, celle du 19 juin vise à mettre la pression sur le chef de l’État afin qu’il rende le tablier. S’achemine-t-on vers la fin du régime du Président Kéïta? C’est du moins la question que chaque Malien se pose désormais, tant IBK a failli sur toutes les lignes, comme le dimanche soir où il pouvait peut-être, s’il était bien inspiré et s’il avait tiré des enseignements de la mobilisation du 5 juin dernier, parvenir à amener les contestataires à mettre de l’eau dans leur vin à travers des propositions concrètes ! Mais hélas !
Maimouna Doumbia
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