Avant, pendant et après le Grand Rassemblement pour le Sursaut National, organisé le vendredi 05 juin 2020 par le Collectif des Organisations de la société civile, des partis politiques et regroupements des partis politiques dénommé depuis avant-hier : M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques), de spéculations se font autour d’un possible ralliement des Forces Armées Maliennes et de Sécurité (FAMa) audit mouvement anti-IBK. La hiérarchie militaire s’est placé en porte à faux avec ces rumeurs qui défraient la chronique depuis quelques jours. Et le M5-RFP ne doit pas compter sur la hiérarchie pour atteindre son objectif.
Le coup d’Etat militaire de mars 2012, conduit par le Capitaine Amadou Haya SANOGO qui a fait chuter le régime d’Amadou Toumani TOURE, a servi de leçon à presque tous les chefs militaires de la sous-région et en particulier à ceux du Mali. Au regard de tout ce qui s’est passé, on a compris qu’aucun putschiste ne peut garder le pouvoir aussi longtemps sans être tombé par la pression internationale et particulièrement les organisations régionales et sous-régionales : le putsch est maintenant banni à jamais dans notre espace communautaire. Aucun putschiste ne peut s’éterniser au pouvoir dans l’espace CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Les cas du Mali avec Amadou Haya SANOGO, du Niger, de la Guinée Bissau, de la Guinée Conakry sont illustratifs.
Aujourd’hui, une frange de la population se mobilise pour demander le départ du Président de la République, élu conformément à la Constitution de la République du Mali en vigueur.
Alors, ce départ d’IBK à la tête de la Magistrature suprême ne pourra pas être obtenu par un coup d’Etat militaire. Donc, cette option est à écarter. Il n’existe aujourd’hui aucun Chef militaire dans l’espace CEDEAO qui pourrait tenir tête face aux conséquences que cela apportera un coup d’Etat dans un pays de notre espace communautaire.
C’est pourquoi, il est clair que les manifestants anti-IBK ne pourraient pas compter sur l’armée malienne pour terminer leur combat.
Et actuellement, il est difficile qu’ils atteignent leur objectif sans le soutien des Forces Armées Maliennes et de Sécurité (FAMa). Raison pour laquelle, depuis l’annonce du Grand Rassemblement pour le Sursaut National, initié par la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO (CMAS) du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et l’Espoir Mali Koura (EMK) jusqu’à la tenue de l’évènement et même après, des rumeurs inondent les réseaux sociaux, des grins et tous les lieux de regroupement. Pour lever toute équivoque sur cette situation, la hiérarchie militaire a diffusé un communiqué officiel. Elle a démenti tout propos signifiant le soutien des manifestants du 05 juin dernier à fortiori d’une possible préparation de coup de force.
Que dit ledit communiqué ?
“Attention à la propagande subversive. Aucune coordination au sein des forces armées. Un texte de soutien d’une prétendue coordination des Forces Armées et de sécurité du Mali aux idéaux de la CMAS de l’imam Mahamoud DICKO fait le tour des réseaux sociaux. Il y a lieu de préciser que le ou les auteurs ne parlent qu’à leur nom propre. Il n’existe aucune structure officielle du genre dans l’armée”, a précisé le communiqué. Nous invitons par conséquent, tous les personnels FAMa et les populations à la plus grande vigilance. L’armée demeure républicaine et aux ordres des institutions républicaines. Cette lettre non signée ne participe ni plus ni moins qu’à une velléité de manipulation, de propagande visant à déstabiliser les institutions de la République. L’armée se préoccupe plutôt de la sécurisation des personnes et de leurs biens ainsi que de l’intégrité territoriale, à un moment de terrorisme et de coronavirus”, a-t-il ajouté. Cela montre clairement que les détracteurs du régime d’Ibrahim Boubacar KEITA ne peuvent plus compter sur l’Armée malienne pour finir les actions qu’ils ont entamées depuis quelques jours.
Boubacar DIARRA
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