//ATTAQUES MEURTRIÈRES DU 1ER JUILLET DANS LE CERCLE DE BAKASS: AMNESTY INTERNATIONAL DEMANDE L’OUVERTURE IMMÉDIAT D’UNE ENQUÊTE ET APPELLE A RENFORCER LA PROTECTION DES CIVILS

ATTAQUES MEURTRIÈRES DU 1ER JUILLET DANS LE CERCLE DE BAKASS: AMNESTY INTERNATIONAL DEMANDE L’OUVERTURE IMMÉDIAT D’UNE ENQUÊTE ET APPELLE A RENFORCER LA PROTECTION DES CIVILS

Dans l’après-midi du 1er juillet 2020, plusieurs hommes armés ont attaqué des villageois qui venaient de leurs champs dans les villages de Gouari, Djimdo, Pangadougou, et Dialaikanda dans le cercle de Bankass. L’attaque a fait un bilan de 32 morts et 05 bléssés. Amnesty International dénonce que ces homicides commis récemment dans le centre risquent de déclencher une catastrophe humanitaire

Dans le centre du Mali, la guerre entre la communauté peule, éleveur, jugée proche des djihadistes liés à des organisations de Al Qaida et de l’Etat islamique et les milices Dan na Ambassagou, de la communauté dogon, cultivateurs jugés proche de l’armée malienne, a fait plusieurs morts et de nombreux déplacés depuis le début de l’année. L’Amnesty International demande l’ouverture immédiate d’une enquête sur les homicides d’au moins 32 villageois perpétrés par des assaillants armés le 1er juillet, dans le cercle de Bankass, et appelle à renforcer la protection des civils. L’organisation craint que si les attaques se poursuivent pendant la saison des pluies, qui atteint son point culminant en juillet et août, elles risquent de porter atteinte au droit au travail et au droit à la vie de nombreux agriculteurs.

« Les moyens d’existence d’une partie importante de la population du centre du Mali dépendent du travail effectué durant la saison des pluies. Le fait de laisser les civils, y compris les agriculteurs, sans protection face à ces attaques brutales pourrait provoquer une crise humanitaire », a déclaré Ousmane DIALLO, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

Les attaques délibérées visant des civils constituent des crimes de guerre et ne sauraient être tolérées.

Il faut que les autorités maliennes enquêtent sur ces homicides et engagent des poursuites à l’encontre des auteurs présumés, afin que les victimes obtiennent justice. Elles doivent aussi respecter leur engagement qui consiste à lutter contre l’impunité et à faire en sorte que les personnes déclarées coupables d’atteintes aux droits humains commises dans le pays soient sanctionnées comme il se doit. Faut-il rappeler que de nombreux agriculteurs des communes de Diallassagou et de Tori n’ont pas cultivé leurs champs l’année dernière à cause des attaques persistantes. Ce sera probablement encore le cas cette année. Certains ont été tués dans leurs champs et cela pourrait aggraver encore davantage la situation humanitaire. Nous demandons le retour de l’armée et de la gendarmerie, qui ont été redéployées ailleurs depuis janvier.

L’absence des forces de défense et de sécurité met en péril la population de Diallassagou, ainsi exposée à des attaques à moto dont les auteurs sont rarement identifiés.

Les attaques du 1er juillet ont été perpétrées au lendemain du renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), le 29 juin, à l’occasion duquel il a été demandé aux autorités maliennes d’accorder la priorité à la lutte contre l’impunité en cas de violations des droits humains et du droit humanitaire dans le centre du pays, en engageant des poursuites à l’encontre des personnes soupçonnées d’avoir participé aux massacres qui ont fait des centaines de morts depuis le début du conflit.

YOUSSOUF KONATE

By |2020-07-09T17:03:28+02:00juillet 9th, 2020|SÉCURITÉ|0 Comments

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