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CAMP DE CANTONNEMENT DE SOUFROULAYE: LES EX-COMBATTANTS DISENT TRAHIS PAR TOUT LE MONDE

Les opérations de la première phase du processus de Démobilisation-Désarmement-Réinsertion (DDR) des ex-combattants issus des groupes armés ont pris fin le mois de novembre dernier au camp de cantonnement de Soufroulaye dans la région de Mopti. Ces ex-combattants trouvent aujourd’hui que les promesses faites lors de leur désarment n’ont pas tenues.

«  Cet enrôlement au sein des Forces armées maliennes (FAMa) se fera, avait dit le chef du Gouvernement, dans tous les cercles de Mopti avec un quota de 200 combattants et sur la base d’un processus bien défini ». Mais aujourd’hui, les ex-combattants de cantonnement de Soufroulaye se trouvent dans une situation déplaisante pour eux. Ils se plaignent de leurs conditions de vie. Mais aussi se sentent trahis par les responsables du DDR. Selon eux, leur condition de vie actuelle est inhumaine.

Depuis Soufroulaye, un ex-combattant se plaignait devant leur représentant au niveau du DDR, M. DICKO : « Nous sommes là depuis longtemps sans informations réelles. Ils nous ont désarmés sans cause et cela ne s’est jamais produit dans le monde. C’est parce que parmi nous, il n’y a aucune peau blanche. Nous sommes tous des noirs et personne ne s’occupe de nous. Le gouvernement nous traite comme il veut. Sinon nous savons ce qui se passe au nord. Nous sommes au courant de comment s’est déroulé le désarment. Même des inaptes ont intégré l’armée nationale. Ils perçoivent régulièrement leur salaire. Les inaptes sont traités et après on leur fait appel. Pour nous, ici, à Soufroulaye, c’est quoi ? Nous sommes venus. Mais on a été trahis par tout le monde ».

DICKO affirmait : « Il y a eu effectivement des inaptes ; mais ces inaptes viendront dans le camp de Soufroulaye. Les inaptes de MOC sont restés à Bamako. Ils ont fait 06 mois à Bamako. Ils ne peuvent pas remplir les conditions pour être militaire. Ils seront mis à la réinsertion. Ce qui se déroule maintenant, c’est le rattrapage. Certains sont devenus inaptes et sont mis à l’écart. Ce nombre sera rattrapé». Aussi un autre ex-combattant du nom de Moussa NIARE a répété les mêmes propos devant DICKO qui essayait de convaincre les ex-combattants avec le peu d’arguments dont il disposait.

« Est-ce qu’il y a une différence entre le DDR de Mopti, de Tombouctou, de Gao et de Kidal et l’ex-combattant : tous ceux qui se trouvent ici ont des représentants à la MOC. Personne ne savait ce qui pourrait arriver dans l’avenir. Si je le savais, je ne serais jamais venu à Soufroulaye. Les membres du MOC ont reçu tous leurs équipements le jour même de leur intégration. C’est au niveau de l’affectation à des corps qu’on a su ceux qui étaient devenus bérets verts ou bérets rouges. Ils ont reçu leur salaire en même temps (126 000 F CFA). Mais nous, nous sommes payés à 30 000F CFA.

« Nous avons accepté la visite et la limite d’âge (18 à 35 ans). Les DDR ont failli à leur responsabilité car c’est eux qui ont fixé cette limite d’âge. Mais si on nous amène une autre fourchette d’âge, c’est que nous avons été trahis. A notre arrivée à Soufroulaye, on a parlé d’intégration et non de recrutement. Et puis, ils ont changé la fourchette d’âge de 18 à 24 ans. C’est la faute aux DDR. Je regrette d’être venu ici à Soufroulaye et il n’y a aucun combattant qui ne regrette : nous sommes trahis. Nous ne faisons plus confiance à personne » a laissé entendre Moussa NIARE Dans la situation actuelle, les autorités doivent prendre ces ex-combattants au sérieux. Cela permettrait d’éviter tout problème de révolte ou de rébellion. Celui qui ne connait que l’arme n’hésitera pas à s’en servir quand il se sent manipulé ou trahi.

YOUSSOUF KONATE

By |2020-07-01T10:13:54+02:00juillet 1st, 2020|ACTUALITE, SÉCURITÉ|0 Comments

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