Nous sommes tous menacés, demain sera très dur, et la lutte sera intelligente. Les chefs de familles, même dans la rue, doivent vite s’organiser pour constituer collectivement les stocks de sécurité de proximité. Cela s’inscrirait dans le cadre de la prévention d’une éventuelle crise économique et financière, corollaire de cette crise sanitaire de COVID-19.
Faut-il le rappeler, le Mali a connu plusieurs crises alimentaires suite aux aléas climatiques dont la dernière date de 2005 avec le déficit pluviométrique et les attaques des criquets pèlerins sur les productions céréalières. La suite est connue, le pays a subi l’une des plus graves insécurités alimentaires. L’État et ses partenaires techniques et financiers sont venus au secours des populations victimes, en procédant à des distributions alimentaires gratuites, en les aidant également à constituer des stocks de sécurité alimentaire à travers la mise en place des banques de céréales.
Une autre conséquence issue de cette situation de 2005 demeure la souffrance des populations les plus vulnérables qui n’avaient aucune source de revenus pour pouvoir se procurer des céréales. En plus, c’est la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans qui était également passée par là.
Cette fois-ci, en 2020, le ciel a grondé et sa colère a jailli sur toute la planète au même moment. Ce grondement et cette colère céleste constituent la crise mondiale actuelle à travers coronavirus “covid19”. Cette pandémie de l’année jumelle 2020 sème la panique et la désolation totale des populations et de leurs dirigeants tous inoffensifs dans les spéculations controversées sur le vrai médicament qui va créer l’espoir de milliards de personnes.
Ses conséquences économiques vont être sans pitié et sans précédent car, c’est toute la planète qui sera en crise, donc pour nous, Africains et plus particulièrement Maliens, c’est le pire qui s’annonce. Nous subirons sans pitié les conséquences économiques de Covid19. Déjà 22 % du budget national vont à l’armée nationale pour la défense du territoire et la sécurité des populations. Face à l’évidence, ces graves conséquences de Covid19, il sera impératif que les populations prennent en main leur propre sécurité alimentaire.
Nous devons désormais et le plus vite nous réorganiser dans nos quartiers respectifs pour faire face à covid19 et ses conséquences économiques pour trouver à manger et à boire dans les prochains jours dans nos familles. De ce fait, les Chefs de familles de chacune des rues de Bamako doivent s’organiser pour constituer un stock de sécurité alimentaire de proximité, riz, mil, huile, lait, sucre, tous n’ont pas le même revenu, mais en s’unissant, ils trouveront une solution collective moins contraignante pour survivre au moins pendant deux mois. En s’unissant avec les différentes bourses, les familles de la même rue se doteraient de leur provision à un moindre coût auprès des opérateurs céréaliers et des grossistes en produits alimentaires de première nécessité.
L’heure n’est pas à l’humour sur les réseaux sociaux ! Elle est grave et sera encore plus grave. Nous devons dès maintenant nous organiser le plus vite avant qu’il ne soit trop tard pour ne pas trop disparaître non pas en contractant la maladie mais en ayant pas été prévenants.
Aujourd’hui, nous ne mesurons certainement pas la gravité mais quand nous serons face à la rupture des carburants, à la fermeture très prochaine de nombreuses entreprises et le renvoi en chômage technique de nombreuses personnes, quand les prix des produits de première nécessité vont prendre l’ascenseur et parallèlement la rareté de l’eau potable, les dégâts seront constatés et il serait trop tard. C’est pourquoi, les maires de nos communes doivent dès maintenant s’organiser avec les populations et les opérateurs économiques de proximité pour traiter en amont la problématique.
L’État nous prépare déjà psychologiquement aux conséquences de la crise mondiale, issue de la pandémie de coronavirus. La lutte pour la survie se fera avec nos intelligences pour être des victimes averties. Un appel lancé à nos chefs et leaders religieux de toutes les confessions afin qu’ils contribuent à organiser les populations pour leur propre sécurité alimentaire de proximité pendant qu’il est temps. Nous devons être des héros !
ALY COULIBALY
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