S’il y a une décision qui suscite une vive polémique au Mali actuellement, c’est bien le projet d’organisation d’élections de députés dans les régions de Taoudéni, Ménaka et dans les cercles d’Almoustrat et Achibogho. Cette décision est à l’initiative du ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales. Un projet désapprouvé par plus d’un acteur politique et par la société civile du Mali. En dépit de tout, le gouvernement veut forcer la main des Maliens à souscrire au projet.
L’opposition politique, à travers le FSD, a dit non à ces élections. La plateforme ANKO MALI DRON, une faitière de plusieurs organisations, d’associations et de partis politiques rejette l’idée en mettant en garde le ministre contre «cette imposture ». Mais la surprise vient du parti Yelema qui a adressé un courrier au ministre pour lui conseiller une démarche dans la conduite de ce projet d’élections. Ainsi, Moussa MARA a manqué d’assez de courage pour rejeter purement et simplement cette décision que le gouvernement a prise pour juste satisfaire les fantasmes de traitres de la nation. Le contenu du courrier en question, adressée par YELEMA dont le leader vient d’être élu en commune IV prouve de l’adhésion. Quelle est la teneur de cette correspondance ?
« A l’attention de Monsieur le Ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales Bamako YELEMA/COURRIER N 034 /2020
Objet : Préparation éventuelle d’élections des députés dans les régions de Taoudenit, Menaka et dans les cercles d’Almoustarat et Achibogho Monsieur le Ministre;
Nous avons appris, de même que le reste de la classe politique et de la société civile de notre pays, que vous conviez certains acteurs du processus de paix au nord à une réunion le 10 avril courant, avec comme objet la préparation d’élections législatives dans les régions de Taoudenit, Menaka et dans les cercles d’Almoustarat (région de Gao) et d’Achibogho (région de Kidal). Vous avez dû noter certaines réactions très vives contre cette perspective. Nous souhaitons, avant de tirer d’éventuelles conclusions de votre initiative, en savoir plus sur les intentions du Gouvernement sur ce dossier. A ce titre, nous vous demandons de nous préciser si le Gouvernement a l’intention d’organiser des élections législatives dans ces cercles avec effet sur le mandat législatif qui commencera bientôt. Si oui, nous souhaiterions que vous nous indiquiez quel est le fondement de cette décision et en quoi elle pourrait être compatible avec la Constitution et nos Lois, notamment organique de l’Assemblée nationale et électorale. Si non, nous aimerions que vous nous indiquiez comment vous comptez appliquer la résolution N’1 du Dialogue national inclusif, en ses dispositions relatives à l’engagement courant 2020 du processus de réorganisation territoriale et du nouveau découpage administratif et électoral. En tout état de cause, nous vous suggérons de faire recours au cadre de concertation entre l’administration et la classe politique, avant d’engager toute action substantielle pouvant toucher à nos architectures institutionnelles ou territoriales, au risque d’entraîner des réactions significatives de rejet par les forces vives du pays. Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en ma considération distinguée. »
Le parti de Moussa MARA ne fait aucune objection intransigeante au projet du gouvernement, ni plus ni moins une imposture. Encore une fois, voilà un signe de trahison du peuple par les hautes autorités.
MARA, en souscrivant à ce projet suffisamment impopulaire, voudra se rendre complice de la trahison.
LAYA DIARRA
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