//Coopération Mali-Turquie : Bientôt un centre de préservation des manuscrits anciens à Bamako

Coopération Mali-Turquie : Bientôt un centre de préservation des manuscrits anciens à Bamako

Bamako, 18 octobre (AMAP) La ministre malienne de la Culture, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, et le directeur général du Centre de recherche sur l’histoire, l’art et la culture islamique (IRCICA), Halit Eren, ont signé, jeudi, à Bamako, une convention de partenariat entre le ministère de la Culture du Mali et l’IRCICA et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), pour l’installation d’un Centre de préservation et de restauration des manuscrits anciens du Mali (l’hôpital des manuscrits).

La signature de la convention consacre l’acquisition d’un immeuble, à Bamako, pour abriter le siège d’IRCICA-Mali, qui serait, en même temps, un Centre de préservation et de restauration des manuscrits. L’acquisition de cet immeuble vise à doter le ministère chargé de la Culture de locaux suffisants, adaptés pour la conservation, la restauration et la numérisation des manuscrits anciens.

Elle permettra de conserver un patrimoine d’une valeur inestimable pour le Mali et pour les communautés détentrices de ce patrimoine documentaire. Elle contribuera, aussi, à la réappropriation d’une mémoire historique et humaniste commune entre cultures arabe, nord-africaine et ouest-africaine.

Cette démarche volontariste mérite d’être saluée à sa juste valeur. Cette double cérémonie, s’est déroulée, en présence, notamment, de l’ambassadeur du Mali en Turquie, Mohamed Ali Ag Ibrahim, des membres du cabinet et des directeurs nationaux du département.

L’IRCICA a accordé au Mali une importante contribution financière et lui a l’honneur d’abriter un symposium international intitulé « l’Empire du Mali et l’Empire Ottoman dans l’histoire du monde islamique » qui s’inscrit dans le cadre de la reconstitution des relations entre les deux anciens empires en général, et celles entre les villes de Constantinople et Tombouctou, en particulier.

Selon la ministre de la Culture, le prestige de nos empires médiévaux, en général et des villes comme Tombouctou, Djenné et Gao, pour ne citer que ces exemples, a été d’un double angle économique et intellectuel. A la faveur du commerce transsaharien, ces villes ont été très tôt en contact avec l’islam. « De nombreux érudits, jurisconsultes, écrivains et étudiants du monde islamique y ont vécu ou étudié », a rappelé Mme N’Diaye. Les nombreux érudits, qui ont vécu dans ces villes, ont produit une énorme quantité de manuscrits embrassant tous les domaines du savoir : des textes à caractère « littéraire » (traités religieux, chroniques, poèmes), d’autres à caractère « documentaire » (lettres, documents commerciaux et juridiques, testaments et autres actes) et ceux à caractère scientifique (astrologie, médecine, géographie, optique, physique).

En 2012, a rappelé la ministre de la Culture, le Mali a connu la plus grave crise institutionnelle et sécuritaire, depuis son accession à l’indépendance en 1960. Environ 4.203 manuscrits du nouveau bâtiment de l’Institut des hautes études et de recherche islamiques Ahmed Baba (IHERI-AB) ont été brûlés, 377.000 ont été exfiltrés vers Bamako pour échapper à la destruction.

La mise en œuvre des première (2013-2017) et deuxième phases en cours, (2017-2021) du Programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens du Mali, a permis de reconstruire les mausolées et des bibliothèques des manuscrits à Tombouctou. Les manuscrits restés à Bamako sont dans un mauvais état de conservation malgré les efforts consentis par l’ONG SAVAMA-DCI et les familles détentrices des documents.

YD/MD (AMAP)

By |2019-12-14T23:41:45+01:00octobre 27th, 2019|ACTUALITE|0 Comments

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