On se souvient que le mardi 17 mars 2020, le Conseil Supérieur de la Défense Nationale (CSDN) s’était réuni en session extraordinaire et avait rendu public, à cet effet, un communiqué imposant des mesures restrictives importantes, entrant dans le cadre d’une politique de riposte contre la pandémie du COVID-19.
Au nombre desdites mesures, la fermeture des écoles publiques, privées et confessionnelles (maternelles, primaires, secondaires et supérieures) y compris les medersas et ce, pendant trois (3) semaines. Hélas, pour raison d’urgence sanitaire, le gouvernement a été contraint de proroger cette fermeture des écoles jusqu’au 02 juin 2020. Ce serait une lapalissade que dire ce sont plutôt les promoteurs et enseignants des écoles privées qui ont le plus pâti de cette fermeture des classes dans la mesure où elle a entrainé automatiquement la cessation de payement des frais ‘’d’écolage’’ par les parents d’élèves.
Comme pour attirer l’attention des autorités publiques sur ‘’l’état de détresse’’ que vivent en ce moment les établissements d’enseignement privé, pour raison de fermeture prolongée des classes, la Coordination Nationale des Ecoles Privées Fondamentales a organisé, le samedi 13 juin 2020, un point de presse animé par Yamadou KEITA, le coordinateur par intérim des écoles privées fondamentales. « Nous sommes bloqués, nous n’arrivons pas à payer les frais de location et les salaires du personnel. Nous sommes aussi vulnérables que les autres couches de la société, face à la pandémie du COVID-19. En l’absence de soutien de l’Etat, nous avons fait sans succès de multiples tractations çà et là afin d’obtenir un appui du fonds COVID-19 destiné aux couches vulnérables. L’ouverture de la seule classe de 9ème année n’a fait que compliquer la situation au vu des revendications de toute part. Si le gouvernement ne nous autorise pas à ouvrir les autres classes ou alors ne nous appuie pas financièrement, nous serons obligés de fermer les classes de 9ème année » a déclaré le coordinateur par intérim des écoles privées fondamentales. Signalons qu’avant ce point presse, la coordination des écoles privées avait adressé au gouverneur du district de Bamako, une lettre d’information datée du 09 juin 2020 et qui annonçait la tenue d’un sit-in pour le 18 juin prochain.
Le gouverneur du district de Bamako a rejette la demande du sit-in annoncée pour le 18 juin 2020, par la Coordination Nationale des Ecoles Privées Fondamentales.
En effet, à la date du 10 juin 2020, le gouverneur du district de Bamako a adressé au secrétaire général du syndicat libre des enseignants du privé, la lettre N°0101/GDB-CAB et dans laquelle il est écrit : «Tout en accusant réception de votre lettre ci-dessus citée en référence, J’ai l’honneur de vous informer que le mouvement que vous envisagez de projeter ne saurait être fondé légalement. Le sit-in qui aura nécessairement pour conséquences entre autres, de bloquer l’accès des services publics et d’entraver la liberté de mouvement des citoyens maliens ne saurait être fondé en droit pour des responsables soucieux de la liberté de mouvement et de travail qu’un tel exercice pourrait entraver. C’est pourquoi, j’ai le regret de ne pas pouvoir vous donner une suite favorable à votre lettre d’information encore moins une autorisation de sit-in pour des revendications légitimes que vous pourrez faire prévaloir autrement par des voies de droit au moment où notre cher pays vit sous le régime de l’état d’urgence sanitaire due au COVID-19 qui nous impose l’observation de mesures barrières».
Si les raisons évoquées par le gouverneur du district, pour interdire le sit-in se justifient quelque part, il faut franchement reconnaitre que les promoteurs desdits établissements scolaires vivent le calvaire en ce moment.
Il incombe alors à l’Etat de trouver une solution, ne serait-ce que pour le cas des écoles privées fondamentales qui sont en règle vis-à-vis de l’Etat, notamment celles dont les salariés sont régulièrement inscrits à l’INPS.
El Hadj Mamadou GABA
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