/, SOCIÉTÉ/CRISE AU SEIN DE L’INITIATIVE POUR LA TRANSPARENCE DES INDUSTRIES EXTRACTIVES (ITIE-MALI): LES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE MENACENT DE CLAQUER LA PORTE !

CRISE AU SEIN DE L’INITIATIVE POUR LA TRANSPARENCE DES INDUSTRIES EXTRACTIVES (ITIE-MALI): LES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE MENACENT DE CLAQUER LA PORTE !

Dans l’objectif de se démarquer de tous les mauvais résultats qu’aura à produire l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE-Mali) et de dénoncer la mauvaise Gouvernance de la structure, les représentants des Organisations de la Société Civile, l’un de ses maillons essentiels, menacent aujourd’hui de claquer la porte, comme signe de protestation.

Que deviendra l’ITIE-Mali sans les OSC ? Où peut-elle être écoutée à travers le monde sans les OSC ? Doit-elle préparer ses obsèques ?

Ce sont entre autres des questions dont les réponses tardent à descendre. Au regard du déroulé des faits, l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE-Mali), dépourvue de toute transparence dans sa gestion, tend aujourd’hui vers un avenir sans issue. Tous les crédits que les structures tant nationales qu’internationales accordent à cette structure de veille, structure rattachée au Ministère des Mines et du Pétrole, perdra toute crédibilité si les représentants des Organisations de la Société Civile n’y siègent pas. D’où l’importance de leurs avis sur toutes les activités menées par l’ITIE-Mali. Ils ne sont plus écoutés ; ils en sont conscients. Ils sont même marginalisés quant à la prise des décisions au sein de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives. Aussi, aujourd’hui, les représentants des OSC sont-ils montés au créneau pour non seulement dénoncer cette opacité, cette mauvaise gouvernance, mais aussi pour menacer de claquer la porte. Car, selon eux, s’ils ne parlent pas maintenant, ils seront tout autant comptables de tous résultats. Ils en seront complices. Il est important que la situation soit rendue publique. Tout ce qui se passe actuellement à l’ITIE-Mali est contraire à ses textes fondamentaux.

Pour mieux le faire, le Collectif de la Société Civile du Comité de Pilotage de l’ITIE-Mali en a écrit une lettre à Mme le ministre des Mines et du Pétrole, lettre datée du 08 juin 2020. Comme ampliataire, le Premier ministre, Dr. Boubou CISSE, lui-même ancien ministre dudit département. L’objet de la correspondance était ainsi libellé : “Suspension de la participation des OSC aux travaux du Comité de Pilotage ITIE-Mali”.

Que dit la lettre en question ?

“Le Collectif des Organisations de la Société Civile membre du Comité de Pilotage de I’ITIE Mali, tient au maintien d’un dialogue permanent et franc avec le Ministère des Mines et du Pétrole. C’est dans ce cadre qu’il a sollicité suivant sa lettre référencée N°02/OSC-CP-ITIE-Mali, en date du 04 mai 2020, une audience auprès de votre auguste personne madame le Ministre, présidente du Comité de pilotage ITIE. L’objet de l’audience était de discuter les sujets brûlants : -le processus de Validation du Mali ; -le recrutement du chargé de la communication ; l’arrêté interministériel fixant la rémunération des membres du CP ; -le document sur le cadre organique du secrétariat Permanent ; -le rapport annuel d’avancement 2019 ; -les rapports ITIE-Mali (2017, 2018 et 2019). La société civile, malgré ses différentes alertes, au niveau du Secrétariat Permanent ITIE et du Comité de Pilotage, constate avec impuissance la mauvaise gouvernance de l’ITIE. Force est de constater que d’août 2018 à juin 2020 soit environ 24 mois, le Comité de Pilotage de l’ITIE-Mali n’a mis en œuvre aucune activité majeure en lien avec son plan de travail annuel et la validation du Mali à part la dissémination du rapport ITIE 2016. Nous regrettons à ce jour Madame le Ministre, la léthargie généralisée qui caractérise l’ITIE-Mali jamais connue de toute son histoire. Cette situation n’est pas un impact de la pandémie de Covid-19”, a-t-il précisé.

“Le collectif, à l’issue de sa réunion mensuelle du 03 juin 2020, a constaté avec regret la non réaction du département assimilable au non-respect de la Loi N°98-012 du 19 janvier 1998, régissant les relations entre l’administration et les usagers des services publics. Ainsi, face à cette situation, le collectif composé de : la Coalition Publiez-Ce-Que-Vous-Payez (PCQVP) Mali, la Coordination des Associations et ONG Féminines (CAFO), l’Association des Consommateurs du Mali (ASCOMA), la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD-Mali), le Réseau des Journalistes Maliens pour la Lutte contre la Corruption (RJLMPC) et la Fondation pour le Développement au Sahel (FDS), membres de la société civile siégeant à l’ITIE conscient qu’il est difficile voire impossible de construire une initiative de bonne gouvernance comme I’ITIE dans un tel contexte, suspend sa participation à toutes les activités de l’ITIE-Mali jusqu’à la mise en place d’un mécanisme opérationnel répondant aux normes. En vous remerciant par avance de l’intérêt que vous porterez à cette correspondance, veuillez agréer, Madame le Ministre des Mines et du Pétrole, Présidente du Comité de Pilotage ITIE-Mali, l’expression de notre très haute considération. « Ampliation : – Point Focal ITIE à la Primature ; – Président du Conseil National de la Société Civile ; – Membres du Comité de Pilotage ITIE-Mali ; – Quelques organes de Presse Nationale”, a indiqué le collectif.

Il faut noter qu’aujourd’hui, les représentants des OSC au sein de l’ITIE-Mali sont sur leurs pieds de guerre si les autorités en charge de la question refusent de les écouter et promettent d’expliquer toute la situation dans les prochains jours aux hommes des médias. Cela permettra également au monde entier de savoir ce qui se passe au sein de l’ITIE-Mali qui est actuellement membre de l’ITIE-Internationale. Selon les représentants des OSC, certaines normes internationales sont exigées sur la structure nationale comme entre autres la publication d’un rapport à chaque deux ans. Malheureusement, le Mali n’a encore produit qu’un rapport à ce jour, celui de 2016. Donc, pour cause de mauvaise gestion, et l’arrêt presque de toutes les activités de l’ITIE-Mali, notre pays ne pourra pas présenter de rapport, notamment celui de 2018, qui est vivement attendu dans moins de six mois. Du coup, les représentants des OSC qui donnent aujourd’hui un crédit à l’ITIE-Mali par leur présence au sein de son Comité de pilotage menacent de boycotter toutes les éventuelles activités de l’ITIE-Mali si les autorités concernées refusent de les écouter. Cela dénote que c’est un début d’une crise qui s’installe au sein de cette structure tant importante dans la gouvernance minière dans notre pays.

Faut-il le rappeler, l’ITIE-Mali est la structure qui est habilitée de veiller sur la transparence de toutes les activités d’exploitation minière au Mali. Cette situation ne fera que rendre service aux compagnies d’exploitation dans notre pays. Ce qui interpelle fortement le Premier ministre, Dr. Boubou CISSE, surtout si on sait qu’actuellement, le Mali a de la peine à monter son Gouvernement.

Boubacar DIARRA

By |2020-07-02T18:15:01+02:00juillet 2nd, 2020|COVID 19, SOCIÉTÉ|0 Comments

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