Me Mountaga TALL est un homme politique à ne plus présenter. Il était invité sur le plateau de France 24 sur la crise sociopolitique au Mali. Sur le plateau, il affirmait que, dans les doléances du MR-RFP figurait la dissolution de l’Assemblée nationale bien avant celle de la Cour constitutionnelle. Or le chef de l’Etat a interverti l’ordre. Comment expliquer cette incohérence ? Sue la démission du chef de l’Etat, Me Mountaga TALL disait ceci : « Nous considérons qu’il est le problème. Il ne fait pas partie de la solution. Tous les problèmes que le Mali connait et vit aujourd’hui sont dus essentiellement à sa gouvernance. La corruption et l’impunité sont érigées en système de gouvernance. Elles ont fait que l’Etat ne prospère plus dans aucun secteur. »
Selon TALL, le M5-FRP est un regroupement d’hommes et de femmes venus d’horizons différents. Malgré cette diversité, aujourd’hui, ils ont en commun la volonté d’arrêter la descente aux enfers.La mali est menacé de disparition. Le mouvement est purement patriotique, rassure Me TALL. Parlant du lien entre DICKO et Iyad et autres Katiba du nord, Me Mountaga TALL disait que personne ne remet en cause aujourd’hui la laïcité de l’Etat du Mali y compris l’Imam. C’est la corruption et l’impunité qui a mis le feu aux poudres amenant l’Etat à se dégager de ses rôles y compris des rôles régaliens de sécurité. L’Etat a oublié l’impérieuse nécessité de répondre à la demande sociale. Il a négligé le besoin de réconcilier les Maliens. Aussi, ces élections législatives ont été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase.
« J’étais parmi ceux qui avaient dit : ne faites pas ces élections parce que les conséquences seront dramatiques pour le Mali. » soutenait Me TALL.
Déjà en octobre 2018, a-t-il rapporté, la CEDEAO était venue au Mali avec un message très précis : il y aura plus d’élection au Mali aussi longtemps que le cadre législatif dans lequel elles se déroulent ne serait modifié. C’est un cadre à la fois incitatif et permissif à la fraude. Malgré cette mise en garde, les élections ont été organisées d’abord avec la présidentielle puis les législatives. Or, les élections ont un rôle régulateur. Quand on n’est pas d’accord avec la gestion du pays, on organise les élections pour changer la gouvernance et changer les gouvernants. Mais quand l’élection elle-même se révèle une impasse, alors le peuple ne peut compter que sur le refus et la désobéissance civile. Pour ce qui concerne la Cour constitutionnelle, Me TALL disait que non seulement elle n’obéissait pas aux ordres mais elle a affiché des comportements quasi inqualifiables. Si on doit dissoudre le Cour pour la reconstituée avec des personnes qui ont bénéficié de sa générosité, alors c’est plutôt un recul.
En rédigeant les doléances du M5-RFP, nous avions mis la dissolution de l’Assemblée nationale avant celle de la Cour constitutionnelle. Les raisons en sont très simples. Il n’est pas question qu’un président mal élu, contesté vienne à désigner des juges qui viendront valider ses élections. Toutes ces considérations sont un impératif démocratique aujourd’hui, a souligné TALL. Le PM n’arrive pas à former son équipe parce que lui et son président comptent parmi les problèmes.
Mohamed Traoré
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