DANS LES SECRETS DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION: COMMENT UN MEMBRE INFLUENT DU HCIM A USE DE RUSE POUR IMPOSER A L’EQUIPE SON HOMME A TOUT FAIRE ?

Au fur et à mesure que le processus de la Transition malienne avance, on en sait un peu plus. L’opinion publique est édifiée sur les combines et autres intrigues qui ont prévalu et précédé la mise en place de cette équipe de vingt cinq personnalités. Ainsi, un coin du voile du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) sera levé au grand dam des membres du bureau.

D’après les informations, le choix du ministre des Affaires Religieuses et des Cultes Mahamadou KONE n’a pas fait l’objet d’une concertation au sein du bureau du Haut Conseil Islamique, faitière que dirige depuis quelques temps le Cheick Ousmane Cherif Madani HAIDARA. Certains membres ont vite fait d’actualiser leur CV pour les soumettre quand il fallait en fournir pour la formation du gouvernement de Transition.

C’était le cas du Secrétaire Général Mamadou DIAMOUTANI ainsi que du responsable en charge du volet communication monsieur Habib KANE. Cet ancien membre du cabinet de l’ex-ministre Tierno DIALLO a été promu au poste de Directeur national du ministère. Il serait parmi les membres du HCIM qui ont fourni leur CV pour le compte de la faitière en vue de devenir ministre du gouvernement de Transition. Mahamadou KONE, perçu comme l’homme de main de Macky BAH, un jeune très influent du groupe, est celui qui a manœuvré pour que l’actuel ministre occupe ce poste. M. BAH a usé de ruse et de son influence pour déposer le CV de Mahamadou KONE. Ce dernier a finalement gagné le poste. Cela ne se serait pas réalisé sans l’implication du jeune leader musulman. Macky BAH est considéré comme un lieutenant de Ousmane Cherif Madani HAIDARA. Il occupe une place dans le bureau du Haut Conseil. D’après les sources, il a voix au chapitre dans tout ce qui se décide au sein de la faitière. Au Mali, c’est connu de tout le monde, le département des Affaires Religieuses et du Culte tombe toujours dans l’escarcelle du Haut conseil islamique du Mali (HCIM).

C’est en cela que tous les ministres qui se sont succédé se croyaient redevables vis-à-vis des responsables de la faitière

Mais il nous revient que le choix de l’actuel ministre a été fait sans concertation préalable. Ainsi, les autres confessions religieuses n’avaient pas été approchées. L’Eglise qui doit être associée dans cette démarche a été oubliée voire même ignorée par le bureau du HCIM où une poignée d’individus décident de tout au nom de tous. Si l’Eglise n’en fait pas un problème à cause de la sagesse qui lui est connue, il faut déplorer le fait que le HCIM s’arroge souvent le devoir et le droit de décider sans demander l’opinion des autres. Ceci est un diktat : il ne doit pas prospérer sous aucun prétexte. Un gouvernement de 25 membres a été mis en place par le Premier ministre Moctar OUANE, le lundi 05 octobre 2020 ; cela, quelques heures après sa désignation au poste par le Président de la Transition, Chef de l’Etat BAH N’DAW.

Si le choix du diplomate de carrière n’a pas fait l’objet de contestation, il faut reconnaitre tout de même et avouer que ce choix  a grandement surpris la classe politique

Les acteurs dans leur majorité ne s’y attendaient pas; le poste revenant de droit, d’après certains observateurs, au M5. Par son exclusion totale de ce gouvernement de Transition, la classe politique a subi une situation qui frise le mépris de la part de la junte militaire. Les acteurs du changement (les membres du M5-RFP), sur la base du constat, ont été superbement ignorés par les ex-alliés dans la formation de l’équipe gouvernementale. Déjà, les masques commencent à tomber.

  LAYA DIARRA