//DEBAT POLITIQUE SUR LA SITUATION SOCIOPOLITIQUE: • ISSA KAOU DJIM DU M5-RFP PROPOSE UNE TRANSITION DEMOCRATIQUE

DEBAT POLITIQUE SUR LA SITUATION SOCIOPOLITIQUE: • ISSA KAOU DJIM DU M5-RFP PROPOSE UNE TRANSITION DEMOCRATIQUE

  • AMADOU KOITA DE LA CFR QUALIFIE CETTE PROPOSITION D’UN COUP D’ETAT ; IL PRONE LE DIALOGUE

Dans la perspective de chercher des solutions idoines à la crise sociopolitique que traverse notre pays depuis quelques semaines, la Première chaine de l’Office de Radio Télévision du Mali (ORTM1) a invité avant-hier mardi 23 juin 2020 à son émission débat politique contradictoire “En toute franchise” Issa Kaou DJIM du Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotique (M5-RFP), l’ancien ministre, Amadou KOITA de la Convergence des Forces Républicaines (CFR), deux acteurs protagonistes de la crise et Dr. Paul TRAORE, juriste, et animé par Sira BATHILY. Il s’agissait de débattre sur les causes de cette crise, les doléances du M5-RFP et surtout des solutions préconisées par les deux parties pour que le Mali retrouve sa quiétude.

Il faut d’abord rappeler ceci que le débat politique en question, porté sur la sociopolitique de notre pays, une politique extrêmement tendue, était organisé par l’ORTM. Il se situait dans un contexte où le pays est confronté à des défis économique et sécuritaire aussi. D’entrée de jeu, Issa Kaou DJIM a rappelé comment le M5-RFP est créé. Il a ensuite signalé les actions menées par son mouvement à commencer par l’appel du 30 mai 2020 qui prend en compte toutes les doléances du M5-RFP. « Aujourd’hui, dira-t-il, la seule doléance de notre mouvement reste la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA et de son régime. »

“Quand le président IBK venait au pouvoir en 2013, j’étais parmi ceux qui l’avaient soutenu. Avec tout ce qu’il a cumulé comme fonctions, il était gage d’assurance. A l’époque son slogan était : « Le Mali d’abord”, a signalé le Coordinateur de la CMAS. Aujourd’hui, la loi de programmation militaire a été un fiasco. Tout cela dénote de la mauvaise gouvernance. Donc, c’est une question de légitimité qui s’oppose à une question de légalité. Quand IBK tend sa main, alors qu’on veut sa démission, pour nous, il n’a rien fait. La seule solution pour nous à cette crise reste la démission du président IBK”.

DJIM continue : “Nous pouvons résoudre ce problème sans communauté internationale si le Président est de bonne foi. Pour nous, le dialogue n’est pas un problème, mais le format”.”Si les membres de la Cour Constitutionnelle démissionnent, c’est parce qu’ils savent que ça ne va pas. Le Président de l’Assemblée Nationale, Moussa TIMBINE n’a pas été élu. Aujourd’hui, lorsqu’on parle de la démission du Président, celui-ci reconduit Boubou CISSE comme Premier ministre, pourtant ce dernier n’est pas innocent de tous les problèmes d’aujourd’hui.”Aujourd’hui, beaucoup de l’entourage du président doivent aller en prison. Le retour de l’administration n’est pas effectif. Sur l’élection des députés, la Cour Constitutionnelle n’a pas dit le droit. Je suis d’accord pour le dialogue. Il faut aller à l’essentiel qui n’est autre que d’aller à la solution politique. Qu’on mette balle par terre et le Président parte avec son régime. Il faut que le Président IBK se sacrifie pour son peuple. Nous proposons une transition démocratique. Le président IBK n’a pas de bilan. Il ne peut pas faire l’affaire des Maliens. Il a transformé la démocratie en une gestion familiale”, a-t-il indiqué.

Amadou KOITA a rappelé que notre pays est un grand pays qui repose sur des valeurs comme le cousinage à plaisanterie. Selon lui, le Mali est confronté à 02 défis majeurs à savoir : les défis sécuritaire et sanitaire. Compte tenu des enjeux, des défis, le président IBK a toujours travaillé pour réunir les Maliens. Nous avons été surpris de voir, il y a quelques semaines, des manifestations pour réclamer la démission du Président de la République. Nous estimons que l’heure est aujourd’hui au rassemblement, à la cohésion. Le M5-RFP a une seule revendication, le départ du Président de la République. Il y a toutes les libertés qui sont chèrement acquises comme la liberté d’expression, la liberté de demander la démission du Président. Là où nous sortons de la Constitution, c’est d’exiger la démission du Président. Dans ce cas, quelles réponses donnons-nous aux forces armées et de sécurité qui se battent aujourd’hui au front si nous continuons à demander à Bamako la démission du président.

” Réclamation de la démission du Président de la République, le M5-RFP s’inscrit dans la dynamique d’un coup d’Etat. Alors que tout coup d’Etat est un crime imprescriptible dans la Constitution malienne. Nous savons qu’il y a des problèmes, qu’il y a des revendications légitimes, mais l’Imam DICKO n’a jamais appelé à la démission.  Vous voulez utiliser des Maliens, la rue pour accéder au pouvoir. Transformez toutes vos propositions en projets de société pour le donner à un candidat qu’il se présente en 2023, on verra”. Voilà le défi que M. Amadou KOITA avait lancé aux détracteurs du régime.

“Aujourd’hui, exiger la démission du Président de la République, c’est un coup d’Etat qui ne dit pas son nom. La CFR joue le rôle de sentinelle. Elle est prête à défendre les Institutions de la République”, a-t-il indiqué. Comme solutions ; “Nous devons dépassionner le débat et mettons le Mali au dessus de tout. Aujourd’hui, beaucoup a été fait. Avec la Loi de Programmation militaire, les conditions de vie de nos militaires ont été nettement améliorées. Le seul combat dont le Mali ait besoin, c’est celui de la paix, de la lutte contre le terrorisme. Dans ce cadre, l’armée malienne a reçu récemment 100 véhicules blindés”, a affirmé M. KOITA. Sur la gouvernance, “Si Issa Kaou DJIM dit qu’il n’y a pas de bonne gouvernance, cela n’est pas vrai. Malgré le contexte difficile, il y a l’augmentation de salaire pour tous les fonctionnaires. Sur 70 000 ha à aménager, 30 000 ha le sont déjà. Beaucoup d’actions ont été menées. N’essayons pas d’instrumentaliser le peuple. N’essayons pas de prendre le pouvoir par la rue si on sait qu’on ne peut pas le faire par les voies normales. Issa Kaou DJIM et ses collègues sont dans la logique d’un coup d’Etat. Donc, je demande au M5 de saisir la main tendue du président IBK. Le pouvoir n’est pas pour IBK. C’est le peuple qui le lui a confié. Donc, respectons nos Institutions, nos lois fondamentales”, a dit le représentant de la CFR. “Agissons dans le cadre de la légalité. Retrouvons-nous et faisons face à l’essentiel. Le pays a besoin de tous ses enfants”.

Dr. Paul TRAORE, spécialiste en droit constitutionnel, a fait d’abord la genèse de cette crise sociopolitique au Mali. Pour ce qui concerne la démission du Président de la République, il a précisé que la Constitution le prévoit ; mais qu’il n’y a pas de démission d’office. Donc, l’article 36 ne parle que de démission volontaire.

“S’il y a démission volontaire du Président de la République, aujourd’hui, il y a un obstacle juridique, un vide juridique. Puisque c’est la Cour Constitutionnelle qui constate la vacance du pouvoir. Et cette Cour n’est même pas au complet aujourd’hui. Qui va donc statuer sur cette question? ” s’est-il interrogé.

Selon le constitutionnaliste, pour solution, l’accord politique de sortie de crise est un instrument idéal pour résoudre les problèmes. Le Gouvernement d’Union Nationale avec une feuille de route bien claire en éviter le partage des gâteaux sera une bonne issue. Au terme du débat, les téléspectateurs sont restés sur leurs fins notamment sur les propositions de solutions. Car, aucun dénouement franc n’a été préconisé ni du côté de Amadou KOITA du CFR ni du côté de Issa Kaou DJIM du M5-RFP.

Boubacar DIARRA

By |2020-06-25T10:14:52+02:00juin 25th, 2020|POLITIQUE|0 Comments

About the Author:

Leave A Comment

Aller à la barre d’outils