L’Office de Radiotélévision du MALI (ORTM) a organisé un débat la politique dans la nuit du 23 au 24 juin 2020 entre l’ex-ministre Amadou KOITA qui représentait la majorité et Issa Kaou DJIM du mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Nous avons pris le soin de faire un tour dans la ville pour demander aux Maliens non seulement ce qu’ils pensent de ce débat mais aussi leur avis sur l’initiative de l’ORTM en organisant un débat de ce genre entre l’opposition et la majorité surtout en cette période de crise sociopolitique.
Ibrahim TRAORE dit DIABATE :
Salif doit être salué pour son initiative. Cela montre qu’il mérite sa place. Le débat s’est bien déroulé par ce que le juriste qui y a assisté a fait comprendre à Kaou DJIM que si IBK démissionnait il y aurait un vide juridique. Donc cela veut dire que le monsieur a arbitré de façon impartiale. Il a dit ce que contiennent les textes et qu’il enseigne aux gens. Finalement Kaou DJIM était découragé. Tout le monde a vu les évènements de 1992 et de 2013 ici. A présent nous subissons les conséquences du coup d’Etat de 2013. Si j’étais à la place de Kaou DJIM et de l’lmam DICKO, je préciserais les sollicitations ; nous voulons que le gouvernement fasse : point 1, point 2, point 3, point 4 et ainsi de suite. Et puis ils veilleraient parce que déjà l’impunité est dans le pays. Les coupables ne sont pas sanctionnés. Le pays ne peut pas se développer sur ce chemin. Il faut qu’ils proposent des solutions au président. Il ne s’agit pas de sortir mais de chercher des solutions. IBK a la bonne fois. Il a l’amour du pays. Son problème est qu’il est mal entouré. Quand il était Premier ministre, il y avait de bons cadres autour de lui. Ce qui lui a permis de bien travailler en son temps en tant que Premier ministre.
Madame TRAORE :
Je pense qu’ils doivent passer par le dialogue pour que le président puisse faire les trois ans qui lui restent. Le pays se développera dans ce sens. Pour moi, ce qui est difficile, c’est la lutte contre la corruption. Il faut aussi qu’on trouve une solution à la crise scolaire. La crise scolaire a fait chuter le code de popularité d’IBK. Quand on pense que les fils des pauvres restent à la maison des mois et des mois sans aller à l’école. Nos enfants qui doivent aller travailler sont avec nous. Et les tout petits sont aussi à la maison. Ça ne va pas du tout au Mali. On ne peut pas prendre le pays comme sa famille. Le peuple t’a choisi. Donc il faut penser à son bien. Il faut voir dans toutes les directions. C’est ce qui est bon. Mais si tu considères ta famille seule. Le pays vivra toujours dans la pauvreté. Le débat entre Amadou KOITA et Issa Kaou DJIM a été vraiment salutaire. Tout le monde doit être égal pour l’ORTM. C’est la chaine nationale. Ce genre de débat permettra aux autorités de se rendre compte de la réalité : font-on bien ou mal ?
Kassim TERA :
L’ORTM a marqué un grand coup en organisant ce débat. Elle a prouvé à suffisance que la liberté d’expression, un pan important pour l’ancrage démocratique, est réelle au Mali. Cependant, à mon humble avis, ce débat pouvait être plus intéressant s’elle n’avait pas invité le juriste. Lui jouait le rôle d’arbitre de touche. Cela cassait la dynamique du débat. Pour moi, en l’absence du juriste, les téléspectateurs découvriraient davantage les limites de chaque débateur sur la connaissance de la loi fondamentale.
– Ce n’est pas tout, car chaque argument développé par le juriste profitait à un des débateurs.
Aussi quand on considère les publications vues de part et d’autre sur les réseaux sociaux, certains juristes ne partagent pas certains points de vue du constitutionnaliste Dr Traoré. A cet égard, pourquoi ne pas organiser un débat entre constitutionnalistes sur les différents schémas de sortie de crise conforment à la loi fondamentale. Et au-delà organiser aussi un débat similaire en bambara sur le même sujet.
Aminata OUEDRAGO :
L’ORTM a montré que nous sommes dans un pays démocratique. Ces genres d’initiatives nous permettent de mettre notre confiance Salif SANOGO et ses hommes. Concernant le débat, on aurait dû envoyer Tiébilé DRAME. KOITA n’était pas en forme. Il n’a plus cette soif de victoire et cette faim qui permettrait à un joueur de faire la différence dans les derniers mètres. Kaou DJIM a été virevoltant et incisif. Le peu d’occasion qu’il a eu, il a fait passer son message : c’est dire la démission du président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA.
Daouda DOUMBIA :
D’abord la jeunesse malienne d’aujourd’hui est très différente de celle d’hier. Il n’y a pas de jeunesse consciente. Si nous sommes incapables de nous lever et réclamer nos droits, je ne sais pas où nous allons dans ce pays. On augmente le carburant, le riz, le courant, de l’eau : personne ne bronche. La sécurité, on n’en parle pas. Aujourd’hui la jeunesse se trouve dans certains travers : l’alcool, la drogue…Et cela ne va pas construire le pays. Il faut une jeunesse forte et consciente. Il faut rééduquer la nation malienne. Imam Mahmoud DICKO, c’est la voix des sans voix. Si c’est la cause des pauvres, on le suit. Amadou KOITA a dit ce qu’il pensait. Mais nous suivons DICKO. Kaou DJIM l’a envoyé au primaire. Des gens comme Amadou KOITA ne méritent pas d’être ministres dans ce pays. Dans un Etat sérieux, on les appelle des délinquants intellectuels.
Ramatou DIARRA :
Kaou N’Djim a mis Amadou KOITA au chaos. Il était difficile pour KOITA, malgré son éloquence, de défendre un régime incapable. Kaou DJIM a pu atteindre les objectifs. Il s’agit de demander la démission du président sur un organe de l’Etat. Que Dieu sauve le Mali. C’est Salif SANOGO qui a permis de savonner sur les antennes le puissant président IBK.
Alassane DIALLO :
L’ORTM doit vraiment être impartial quant au traitement de l’information. En tant qu’acteur majeur des médias, dans toutes ses composantes, elle doit développer, dans le respect de nos valeurs avec qualité, rigueur, indépendance, le traitement de l’information. Informer, éduquer, cultiver, divertir doivent être les missions essentielles de service public. Un débat ne se limite pas seulement à la démission. En dehors de cette démission, il faut faire une offre politique. Il faut expliquer une feuille de route qui réponde aux aspirations du peuple. Ce qui n’a pas été le cas. Merci à l’ORTM pour sa passion du service public, pour cette initiative. Mais le débat serait être autre s’il y avait peut-être un Cheick O SISSOKO ou un Moutaga TALL ou encore un Choguel.
Daouda PLEA :
C’est une initiative salutaire de l’ORTM. On peut dire une initiative historique. L’on connait l’ORTM. Elle est une chaine publique. Elle est au service du président de la république et de son clan. Bravo à l’ORTM de Salif SANOGO qui a organisé un débat pareil surtout d’actualité entre deux(2) clans ; l’un demandant le départ du président de la république et l’autre, le respect des institutions. Donc c’est un débat salutaire de la part de l’ORTM. Pour ce que je pense du débat… Moi, je crois que monsieur KOITA n’est pas la personne la mieux indiquée. En tout cas, c’est une honte pour la jeune génération qui, demain, espère prendre le pouvoir. On peut aimer IBK. Mais aujourd’hui, s’assoir à l’ORTM, à la télévision nationale pour défendre ses bilans… C’est vraiment une honte pour lui. On l’a vu. Ce n’est pas quelqu’un qui parle pour ne dire que la vérité. Il parle pour ses propres intérêts. KOITA qui parlait hier soir, veut rentrer dans le nouveau gouvernement d’union nationale. Sinon le débat a été en partie maitrisé par Kaou DJIM parce que Kaou DJIM parlait même hier soir, sur la chaine nationale, de la démission du président de la république. On peut dire que déjà c’est historique. Je pense que le débat a été remporté à 70% par Kaou DJIM. Tout ce que KOITA a dit hier soir, si on essaie de le rappeler, est faux à 90%. C’est quelqu’un il a l’art de parler. Il parle pour parler mais jamais pour la vérité. Donc Kaou DJIM en parlant de la démission du président de la république sur la chaine nationale, c’est déjà historique. En demandant à KOITA de nous indiquer ce qu’IBK a fait comme bilan dans ce pays. Il a menti sur beaucoup de plans. Quand on vérifie, on verra qu’il a menti. Kaou DJIM a remporté cette bataille lui avec Monsieur KOITA.
Bourama DEMBELE :
Je ne pensais pas qu’IBK avait un homme comme Amadou GOITA qui ne parle pas, qui ne sort pas pour répondre aux gens qui mobilisent la manifestation. On ne peut dire plus que ce que GOITA et le jury ont dit. Monsieur GOITA a précisé comment on doit gouverner le pays. Ce que l’opposition demande ne peut pas marcher. Le président a été élu par la majorité. C’est la même majorité qui est reste silencieuse sans réagir. Il est temps de répondre aux gens qui réclament la démission du président. Après avoir répondu, le pays doit adopter un accord politique inclusif. Le président a tendu sa main à ces gens pour qu’ils puissent dialoguer. Il leur a demandé de veiller et de signaler les parties qui ne seront pas bonnes concernant le gouvernement qu’il mettra en place. Il ne faut pas qu’ils viennent demander au président de démissionner démocratiquement. Quand est-ce qu’une démissionne est démocratique ? C’est un coup d’Etat. Ce n’est pas une demande. Chacun raconte ce qu’il veut. Dire que oui, le président démissionne. Tu peux dire ça chez toi, à la radio ou au journal. Mais écrire volontairement une lettre de démissio. C’est un coup d’Etat et non une demande. Ce coup de force ne marchera pas dans ce pays. On ne partage pas cet avis. Comme KOITA l’a dit, Mahmoud DICKO et ses hommes profitent de la faiblesse du peuple c’est-à-dire la pauvreté des Maliens pour en faire leur arme de guerre. Sinon dans l’affaire de blindés de carton, est-ce que DICKO et ses sympathisants ont dit que quinze (15) blindés ont été retournés parce qu’ils n’étaient pas bons§ Non ! Ils ne l’ont jamais signalé au peuple. Ils montrent seulement au peuple que le président IBK n’a rien fait du tout.
YOUSSOUF KONATE
Leave A Comment