Depuis quelques années, le Mali est dans le gouffre. La situation du pays devient de plus en plus critique au plan sécuritaire, politique et socio-économique. Les grognes et mécontentements se multiplient au sein de l’opinion. Certains leaders politiques et religieux, anciens amis du président, constitués en forces vives de la nation, sont devenus ses principaux opposants et demandent aujourd’hui sa démission. Ces acteurs qui ont activement participé à la gestion avec le chef de l’Etat actuel ne sont pas exempts de reproche. Ils sont mêmes comptables de la situation chaotique. De quoi ont-ils peur ?
C’est une réalité, le Mali traverse une véritable impasse. Le pays bascule, disons, avance en titubant. Le président IBK, malgré tout ce que l’on lui reproche, essaie de gérer comme il peut. On le sait tous, il a hérité d’un pays déjà sur une pente. Gérer n’est pas difficile lorsque tu as le dos au mur et que tu sois soumis à une pression. Dès sa prise de pouvoir en 2013, le président IBK s’est fait accompagner et entourer par un certain nombre de personnes. Durant des mois, ces personnes ont occupé des postes de responsabilité et ont participé pleinement à la gestion des affaires. Compte tenu de réalités, le président était contraint de se débarrasser de certains. Il faut savoir que, le Mali regorge de cadres compétents. Lorsqu’il a fait appel à d’autres personnes, c’est parce qu’il le pensait nécessaire. Ceux qui étaient là avant deviennent du coup ses ennemis. Beaucoup de ces personnes commencent à crier sur toutes les chaines de medias qu’il avait trahi. Certains ont créé des partis politiques et sont devenus opposants. Le président IBK est traité de tous les noms, de toutes les tares ; qu’il a poussé le gouvernement à la dérive. Toute sa vie est étalée au grand public.
Tous ceux qui souhaitent aujourd’hui sa démission ont été ses amis hier. Le mécontentement : ils ont été déboutés des affaires. Ces personnes n’ont plus leur part dans le gâteau.
Alors, il faut dire tout pour que la population se révolte. Avant de juger ou de demander la démission du président, quel a été le bilan de leur passage dans l’administration ? Ils ont eux aussi géré. Quelle est leur part de responsabilité ? Ils ont tous des cadavres dans leurs tiroirs. Ceux qui se cachent aujourd’hui derrière la religion, les groupements et autres associations appelées forces vives ont tous été acteurs de cette situation. On peut servir son pays à n’importe quel niveau social. Le président n’est pas le seul coupable ni responsable.
Chacun de nous est aussi coupable. Nous avons tous contribué à ce chaos : les achats de conscience lors des élections, la corruption et bien d’autres…
Si on veut un changement, il faut commencer par nous-mêmes, demander la démission d’un président est certes possible, mais que cela soit l’avis du peuple et non des frustrés qui veulent se venger car ils ont été enlevés de leur poste de responsabilité. Vous n’êtes pas des exemples. Vous n’êtes pas des modèles. Vous n’êtes pas des irréprochables. Il est temps que les Maliens comprennent ce qui se passe dans leur pays, tous ceux qui en veulent aujourd’hui au président IBK et demandent sa démission font ce combat pour leur propre intérêt. Donc attention !
ALY COULIBALY
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