Par légèreté sans doute, 37 de nos compatriotes refoulés de la Mauritanie parce qu’ils étaient testés positifs à la Covid-19, transportés de Gogui pour Bamako à bord d’un car affrété par l’Etat malien, sont arrivés à s’évader lors d’une halte à Diéma (région de Kayes). Les motifs de l’évasion de ces dangers publics restent encore inconnus. Depuis, des interrogations planent s’il n’avait pas existé de complicité dans cette affaire. Seront-ils poursuivis pour mettre en danger volontairement des personnes innocentes? Quel sort réserver maintenant à ces évadés?
Depuis quelques jours maintenant, 37 de nos compatriotes rapatriés de la Mauritanie pour avoir été testés positifs à la Covid-19 sont arrivés à s’évader lors le Gouvernement malien a décidé de les rapatrier dans des meilleures conditions possibles et les aider à se soigner dans leur pays natal. Mais cette intention aurait été interprétée autrement. L’information a été confirmée par le gouvernement, il y a quelques jours, à travers un communiqué officiel. “Le Gouvernement informe le peuple malien qu’il a appris avec stupéfaction que 37 Maliens refoulés de la Mauritanie et transportés de Gogui pour Bamako à bord d’un car affrété par l’Etat malien, se sont évadés, lors d’une halte à Diéma (région de Kayes). Cela, malgré les dispositions prises par les autorités pour assurer leur prise en charge, dans le strict respect des mesures de lutte contre la COVID-19.
Le Gouvernement rappelle encore à tout un chacun sa responsabilité pleine et entière dans la protection de sa propre famille et l’ensemble de la population malienne dans ce contexte de pandémie. Le gouvernement insiste sur le fait que les comportements tendant à soustraire leurs auteurs de la rigueur du protocole sanitaire édicté par le comité scientifique sont passibles de poursuites. Car, il s’agit d’actes délibérés mettant en cause la sécurité de tierces personnes et sapant les efforts de l’Etat qui visent à rompre la chaîne de transmission du virus de Coronavirus. Le Gouvernement lance un appel pressant à tous ces compatriotes évadés de bien vouloir se présenter d’eux-mêmes aux autorités sanitaires afin d’observer leur période de quarantaine et minimiser les risques de contagion de leurs familles et des tiers. En tout état de cause, la liste complète des personnes concernées sera communiquée aux autorités compétentes afin qu’elles soient recherchées et prises en charge conformément au protocole de lutte contre la Covid-19″, a laissé entendre ledit communiqué.
Depuis, l’on s’est interrogé sur les mobiles de leur évasion. Du coup, des interprétations ont fusé de toutes parts. Aujourd’hui, certains pensent que ces Maliens que l’Etat cherchait à aider, avaient appris des informations erronées sur la quarantaine.
Des rumeurs circulent depuis un long moment que les personnes atteintes de COVID-19 ne sont pas convenablement pris en charge. Certains malades auraient même tenté de s’enfuir de leur lit d’hôpital puisqu’ils n’ont ni à manger ni à boire à souhait. Les conditions de quarantaine, de confinement restent difficilement supportables. Cela pourrait expliquer leur évasion. Pourtant, ces informations circulaient depuis fort longtemps. Mais, les efforts de communication de l’Etat sont peu visibles ; un fait qui pourrait noyer tous les efforts jusque-là consentis. Aussi, que ces évadés viennent d’eux-mêmes ou pas, ils doivent répondre de leurs actes. Ils serviraient de leçons à d’autres désireux de cavaler. Déjà, leur présence au sein de leurs familles en a contaminé combien ! Toutefois, l’Etat malien a également sa part de responsabilité dans cette affaire. L’évasion a été possible grâce à de la légèreté lors de leur rapatriement. On ne devrait pas traiter les évadés comme des personnes normales. Car, cette maladie fait très peur. Le rapatriement devait être bien encadré par les forces de l’ordre. Une chose est claire, cette situation restera une leçon pour des cas à venir.
Boubacar DIARRA
Leave A Comment