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DOMAINE ESTUDIANTIN: ET SI L’ON METTAIT L’AEEM AU PAS CADENCE

’La Colline du Savoir’’, qui jadis était perçue comme le haut lieu de l’enseignement secondaire et surtout réputée être le lieu par excellence de la quête de la connaissance, se serait-elle métamorphosée en la colline de la violence et de la dépravation des mœurs ? En tout cas on serait tenté de répondre par l’affirmative à ce questionnement, au regard de ce qui se passe dans cet univers où nos étudiants sont censés parfaire leurs formations, tant intellectuelles que morales. En effet, il y a belle lurette que des voix se lèvent pour dénoncer les comportements de nos étudiants dans les campus universitaires. Tous les maux de la société s’y pratiquent et nos autorités ne s’en émeuvent nullement bien qu’elles soient parfaitement au courant. Le laisser-faire et le laisser-aller qui ont pignon sur rue dans le milieu estudiantin de notre pays, pourraient un jour conduire à des conséquences fâcheuses pour la Nation, si on n’y prend pas garde à temps.

Ce serait une lapalissade que dire, les pratiques inconvenantes qui se déroulent sur le campus universitaire (violence gratuite, débauche, narcotrafic, prostitution, etc.) sont de nature à affecter très négativement les études et, il faut en convenir, elles sont à la base de la baisse drastique du niveau d’instruction que l’on constate sous nos cieux. Les étudiants sont laissés à eux-mêmes et n’ayant aucun repère, ils ne peuvent que s’égarer tous les jours un peu plus. Face à cette catastrophe sociale, il est vraiment impérieux que nos autorités publiques, notamment le gouvernement, prennent à bras-le-corps la conduite à inculquer à nos étudiants et cela passe indubitablement par la mise au pas cadencé de ‘’l’Association des Etudiants et Elèves du Mali’’ (AEEM) qui se veut une structure représentative du monde scolaire et estudiantin au Mali. Cette structure devrait être suivie de très près par le gouvernement car, c’est de son côté que proviennent toutes les violences auxquelles se livrent les étudiants. Le campus universitaire est devenu de nos jours, un monde à part où seuls les grands initiés ont voix au chapitre.

Un tel état de fait est par ailleurs soutenu par certains dirigeants politiques qui s’accommodent à toujours recourir aux étudiants pour se faire une certaine popularité

Si aujourd’hui le milieu estudiantin connait une telle dépravation, la classe politique y est pour grande chose en fait de responsabilité. En tout cas au rythme où nous allons, les campus universitaires de notre pays, notamment celui de Badalabougou (l’ex-colline du savoir), semblent devenir des lieux de non droit où tous les vices sont permis et se pratiquent, sans pudeur et sans vergogne. Et le plus épouvantable est que la pratique des actes de violence dans l’espace estudiantin est devenue presque cyclique, en ce sens qu’elle survient à l’occasion de chaque renouvellement des instances de l’association des étudiants et élèves. Comme pour ne pas déroger à cette affreuse règle, le renouvellement des instances, cette année encore, a été l’occasion de violences suivie de mort d’homme. Comme par le passé. Comme à l’accoutumée, à l’occasion du renouvellement de leurs instances dirigeantes, l’IUG et la FAST qui sont deux facultés sises à la ‘’Colline du Savoir’’ ou plutôt ‘’Ex-Colline du Savoir’’, ont été le théâtre d’affrontements violents entre étudiants, le lundi 12 octobre 2020, avec pour bilan un mort et de nombreux blessés. Mais le plus aberrant est que les autorités du pays, bien que parfaitement instruites de cette situation dégradante et infamante pour la nation, s’y accommodent malgré tout en faisant preuve d’une indifférence insolente.

Et pourtant, il est plus qu’impérieux que le domaine estudiantin soit régulé en sorte qu’il redevienne le vrai domaine de la scolarité et de l’enseignement

La période transitoire que nous connaissons en ce moment-ci serait peut-être une occasion idoine pour poser les jalons d’une réforme de notre système scolaire et estudiantin. On se souvient que le 19 décembre 2017, à la Faculté des Sciences et Techniques (FST), des groupes d’étudiants s’étaient violemment  affrontés avec pour résultat des pertes en vies humaines et des blessés graves. A cette occasion, le secrétaire général d’alors de l’AEEM avait déclaré lors d’une conférence de presse : « Ce phénomène (Ndlr : la violence en milieu estudiantin) ne date pas d’aujourd’hui. Mais, nous nous sommes donné la mission de faire de notre mieux pour corriger ce problème dans nos écoles et universités…Aujourd’hui nous ne pouvons pas dire que nous pouvons tout arrêter, parce que personne n’a le monopole de la violence. C’est pour cela que nous avons sollicité l’accompagnement des uns et des autres, des autorités universitaires et les forces de l’ordre pour que l’école malienne puisse s’en sortir ».  Cette déclaration du ‘’Secré G’’ d’alors a-t-elle été suivie d’effet ? Pas du tout et loin s’en faut d’ailleurs. Sinon on n’aurait pas connu les autres scènes de violence qui ont été constatées par-ci et par-là dans certaines facultés.

Ce qui est encore plus inquiétant dans le campus universitaire de Bamako, c’est la liberté avec laquelle les armes légères et les armes blanches circulent

En vérité, l’Etat est interpelé et doit jouer pleinement sa partition dans la régulation du train de vie qui se pratique dans notre espace universitaire. A vrai dire, le libertinage sur le campus universitaire est tel que certains étudiants arrivent même à dicter leurs lois au corps professoral  et cela passe comme ‘’mine de rien’’. Dans ces conditions, le professeur se plie aux désidératas de l’étudiant au motif que ce dernier a soit le dos large ou les bras longs,  en ce sens qu’il jouit du soutien d’un haut cadre de ce pays. C’est tout simplement le monde à l’envers et le nouveau ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr Amadou KEÏTA est fortement interpelé.

El Hadj Mamadou GABA

By |2020-10-15T16:16:57+02:00octobre 15th, 2020|A LA UNE, ACTUALITE, ÉDUCATION|0 Comments

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