Faute d’avoir atteint leur objectif avec l’application de son plan B, c’est-à-dire, l’utilisation des volontaires dans les écoles publiques pour sauver l’année scolaire, les autorités envisageraient d’autres scénarios. Le plan B va vers un échec total, puisque depuis le 02 juin, date de redémarrage des cours pour les classes d’examens, les élèves des écoles publiques sont toujours privés des professeurs. Alors, c’est certainement un plan C qui se dessine pour sauver l’année scolaire 2019-2020. De quoi s’agit-il ?
Sauf volte-face de dernières minutes, avec le nouveau ministre de l’Education Nationale et en prenant compte des doléances du Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), un plan C serait en gestation. Le plan permettrait aux élèves des écoles publiques d’étudier. Donc, ils jouiraient de leur droit. Puisqu’après presque deux semaines de la reprise, et cela juste pour les classes d’examens, ceux-ci n’arrivent pas à disposer de leurs professeurs. D’un côté, les cours sont boycottés par les enseignants grévistes et de l’autre côté, les enseignants volontaires sont empêchés régulièrement de dispenser les cours par leurs collègues du public en grève. Le lundi 15 juin 2020, le Lycée Askia Mohamed (LAM) a connu un cas d’agression devant la Directrice de l’Académie d’Enseignement de la Rive Gauche. Des enseignants volontaires ont été agressés. En réaction à cette attitude, la Directrice de l’Académie d’Enseignement a manqué de fermeté. Elle n’a ni rien dit, ni rien fait. Juste que les volontaires ne cèdent pas à la provocation. Quel sens de la responsabilité !
Pourtant, depuis le 02 juin dernier, les élèves des écoles privées sont régulièrement en classe et sont même très avancés dans l’exécution du programme dispensé. Maintenant, n’ayant pas la capacité de sécuriser les enseignants volontaires dans leurs activités pédagogiques, une autre solution serait en getation. Aujourd’hui, des sources concordantes nous révèlent que s’il n’y a pas eu de terrain d’entente entre le Gouvernement et la synergie des syndicats, une nouvelle solution serait à naître. Il s’agit de renforcer l’effectif des enseignants volontaires à travers un autre recrutement et déployer les forces de l’ordre dans des établissements publics pour sécuriser les cours. Ensuite, l’on procéderait à une répartition des élèves des écoles publiques entre les écoles privées. Ce serait dans la perspective d’appuyer ces écoles en professeurs en mettant à leur disposition les enseignants volontaires.
Du coup, des interrogations planent. Connaissant l’effectif pléthorique dans les établissements publics, les écoles privées seront-elles capables de contenir ces élèves? Au regard du contexte actuel du pays, l’Etat sera-t-il capable de supporter le coût de ce plan C ? Les dispositifs sont-ils en place pour aller vers la mise en œuvre d’un tel scénario ? Mais, les propos du Président de la République annoncent très vraisemblablement que l’Etat acceptera de capituler en appliquant totalement l’article 39 ; ce qui sera désormais dans les annales de l’histoire de l’école malienne. A suivre!
Boubacar DIARRA
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