Soumaïla Cissé et les membres de sa délégation sont portés disparus depuis ce mercredi 25 mars, selon l’URD, son parti. Natif de Niafunké, l’opposant y est candidat pour les législatives qui se sont tenues ce dimanche 29 mars. Son cortège a été d’abord cible d’une attaque près de Tombouctou. Son garde du corps a été tué dans cette attaque. Selon des sources lui et ses alliés seraient déjà en tête avant la proclamation officielle des résultats.
Pour certains compatriotes, il est mauvais de voir les partisans de Soumaïla Cissé se rendre aux urnes après l’enlèvement de celui-ci. Pour d’autres, ils estiment le contraire. C’est le moment idéal pour poursuivre le courage du candidat de Niafounké en dépit de l’épreuve inédite qu’il traverse. Les populations ont bravé tous les risques liés au coronavirus et à l’insécurité pour se rendre dans les bureaux de vote. C’est ainsi que les populations de la circonscription de Niafounké, selon des informations, les électeurs ont plébiscité Soumaila et son colistier largement en tête dans sept localités avec l’écrasante majorité des votants à Soboundou.
Certaines sources parlent de bourrages d’urnes effectués par des hommes armés dans deux localités au profit du candidat du RPM. Ces deux localités sont toutes contrôlées par des groupes armés. Des sources locales notent près de 289 incidents dans la circonscription électorale de Niafunke dont deux (2) enlèvements, un imam et un président de vote.
Selon les témoignages de locales, les Challengers du candidat Soumi étaient escortés par des hommes armés. Mohamed AG Ahmed, candidat du RPM, avait lui aussi fait l’objet d’un rapt le 17 Mars. Des sources annoncent même qu’il avait reçu la visite de Soumaïla Cissé en pleine campagne.
Par ailleurs le président Ibrahim Boubacar Keïta a exprimé son indignation dimanche dernier au sujet de l’enlèvement du chef de file de l’opposition dont on est sans nouvelles depuis le milieu de la semaine. IBK a assuré que tout est fait pour soustraire le chef de l’URD (Union pour la République et la Démocratie) des mains de ses ravisseurs non encore officiellement identifiés.
« Nous ne ménagerons aucun effort pour obtenir sa libération », a-t-il affirmé, après avoir effectué son devoir civic dans le cadre de ces élections législatives maintenues malgré un contexte sécuritaire et sanitaire difficile avec les premiers cas de Coronavirus dans le pays. Le président IBK a par ailleurs salué « la maturité » du parti de Soumaïla Cissé qui a maintenu sa participation en dépit de l’enlèvement de son chef.
En attendant la proclamation des résultats par les autorités habilitées, certains célèbrent le triomphe d’un homme qui n’est encore pas libre de ses mouvements.
ALY COULIBALY
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