Depuis le grand rassemblement organisé le 5 juin dernier, on sent que les choses ne tournent plus au rythme habituel au sommet de l’Etat, où un malaise semble désormais s’installer dans l’entourage présidentiel. En effet, entre la mise en stand-by du remaniement ministériel, les défections en cascade dans les rangs de ses soutiens, la non-tenue du traditionnel conseil des ministres et l’annulation de la marche ou contre-marche de la Jeunesse EPM à sa demande, on est aujourd’hui amené à se poser des questions sur les vraies intentions du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Que veut IBK ? Que mijote-t-il ?
La question, on ne peut ne pas la poser, vu que tout tourne désormais au ralenti du côté de Koulouba ! D’abord, on ne parle plus du remaniement ministériel qui, pour beaucoup d’observateurs, était pourtant à l’ordre du jour après la tenue des législatives et la rentrée de la nouvelle Assemblée Nationale. Pour être dans l’air du temps, et comme le voudraient les conclusions du fameux dialogue national inclusif (qui aurait pu nous éviter le rassemblement du 5 juin s’il avait été une réussite comme certains le prétendent), un nouveau gouvernement devrait en effet voir le jour après ces échéances. Mais depuis les événements du 5 juin dernier, tout semble être remis à plus tard !
Idem pour le traditionnel conseil des ministres qui devrait se tenir mercredi. Point de conseil des ministres, et le Président lui-même observe un silence de carpe quant aux griefs et les exigences formulés à son encontre par les manifestants.
Si pour beaucoup de nos compatriotes le président doit impérativement s’adresser à la nation, lui-même semble ne pas en avoir vu l’urgence, au regard du silence radio qu’il garde sur les peurs et les inquiétudes de ses concitoyens. Il ne fait cependant pas preuve d’autisme, car selon les initiateurs de la contre-marche finalement annulée du samedi, c’est sur la demande expresse du Président IBK qu’ils se sont résignés à surseoir à leur démonstration de force ! Des pas discordants dans son entourage immédiat, il y en a aussi, comme le départ du Mouvement « Anw Bè Faso Do » de l’Ambassadeur Cheick Sidi Diarra, du FSD-SAP co-piloté par Djibril dit Djibi Tall, président du PDES, et Tiébilé Dramé, président du PARENA, ou encore le fait pour le PDES et d’autres partis signataires de l’Accord Politique de Gouvernance comme l’ASMA-CFP de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga de se démarquer de la marche avortée de la Jeunesse EMP… sans parler du choix finalement fait par le MC-ATT de Jeamille Bittar de quitter l’EPM (Ensemble Pour le Mali), l’alliance des partis de la majorité présidentielle pour rejoindre le rang des contestataires.
Comme qui dirait, pendant que le rang des contestataires qui demandent la démission du Président de la République se grossit, la cour royale, pardon, l’entourage présidentiel mélange les pédales et se rétrécit comme une peau de chagrin. Des signes annonciateurs qui font sujets à de nombreuses questions soulevées. Attendons pour voir !
Maimouna Doumbia
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