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FACE A L’INSECURITE GRANDISSANTE DANS LE CENTRE: L’ABSENCE DES SYMBOLES DE L’ETAT S’ACCENTUE DE PLUS EN PLUS

A en croire nos autorités publiques, à commencer par le Président de la République, les recommandations issues du ‘’Dialogue National Inclusif’’ (DNI) doivent servir de repère à l’action gouvernementale. Si tant est que cela soit vrai, on devrait se demander qu’est-ce que le gouvernement attend alors pour entreprendre une saine politique de sécurisation des localités, notamment dans les régions du centre du pays ?

Ce questionnement a bien sa part de pertinence dans la mesure où l’on sait qu’au nombre des actions prioritaires édictées par le ‘’Dialogue National Inclusif’’ figurent en bonne place :« Déployer au plus vite : les forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national ; les services administratifs et les services sociaux de base sur l’ensemble du territoire national. Intensifier la lutte contre le terrorisme et toutes les formes d’extrémisme violent ».

Il est vraiment regrettable de constater que, malgré la priorité accordée à ce volet des recommandations, le gouvernement peine à prendre les dispositions qui s’imposent pour mettre en place une couverture sécuritaire convenable dans des zones en proie à l’insécurité grandissante, spécifiquement dans les régions du centre du pays. Et pourtant à bien y disserter, on se rendrait compte que le pouvoir d’Etat ne lésine pas sur les moyens quand il s’agit de mettre en œuvre des recommandations afférentes à l’action politique et institutionnelle. Toute chose qui fonde le citoyen ‘’lambda’’ à se convaincre que nos autorités publiques ne sont mues, en priorité, que par l’application des mesures qui leur permettent de mieux asseoir leur pouvoir.

En tout cas, concernant la politique de sécurisation des personnes et de leurs biens dans les régions du centre, le gouvernement s’y prend mal.

Nombreux sont les observateurs et autres spécialistes de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel qui conviennent qu’un tel état de fait tient tout simplement d’un manque de volonté politique de la part du pouvoir d’Etat. Une telle assertion se justifie bien quand on sait que pour la sécurisation des localités du centre, l’Etat s’est toujours contenté d’annoncer, par-ci et par-là, des projets et autres programmes de pacification des localités concernées, sans pour autant jamais arriver à les concrétiser. Si bien que, face à l’insécurité grandissante dans les localités du centre, les symboles de l’Etat n’ont d’autre alternative que de déguerpir les localités où les groupes djihadiste étendent leur hégémonie. Cela est tout à fait de bonne guerre et c’est ainsi que, ne supportant plus que les symboles de l’Etat en présence sur lesdits lieux soient davantage exposés aux méfaits de l’insécurité, le Syndicat Autonome des Administrateurs Civils (SYNAC) et le Syndicat des Travailleurs du Ministère de l’Administration Territoriale (SYLTMAT) ont invité ceux-ci à quitter les zones en proie à l’insécurité. C’était à l’issue d’une réunion conjointe tenue le 22 juin 2020.

A cette occasion, les deux organisations syndicales ont rappelé que, conformément aux dispositions des articles 73 e 74 de l’Ordonnance n°2018-0018/P-RM du 31 juillet 2018 portant statut du corps préfectoral, l’Etat à l’obligation  de protéger ses représentants contre les attaques dont ils peuvent faire l’objet dans l’exercice de leur fonction. Dans le communiqué conjoint qui a sanctionné cette réunion, on pouvait lire : «Au regard de l’ampleur de ces menaces et attaques ciblées contre les représentants de l’Etat et en attendant l’application des points d’accord du procès-verbal de conciliation du 26 mai 2020, les CEN-SYNAC et SYLTMAT appellent les représentants de l’Etat se sentant en insécurité sur l’ensemble  du territoire national, à rejoindre les localités sécurisées les plus proches. Les CEN-SYNAC et SYLTMAT en appellent à la responsabilité individuelle et collective des militantes et militants face aux enlèvements. Les CEN-SYNAC et SYLTMAT réaffirment la volonté et la disponibilité de leurs militantes et militants à servir l’Etat dans un cadre de  travail sécurisé ».

D’ailleurs, bien avant que ces organisations syndicales se fendent de ce communiqué conjoint, il était loisible de constater que face à l’insécurité grandissante dans les localités du centre, l’absence des symboles de l’Etat s’accentuait de plus en plus, laissant les populations civiles à la merci des groupes djihadistes. Dans un tel climat d’insécurité ponctué par l’absence aussi des forces de défense et de sécurité, on ne saurait nullement en vouloir aux fonctionnaires et agents de l’Etat s’il leur arrivait d’abandonner leurs postes pour raison d’insécurité. Il appartient plutôt aux autorités publiques de prendre les mesures qui s’imposent pour assurer la protection des populations et de leurs biens. Faute de quoi, l’Etat aurait failli à une de ses missions régaliennes. C’est malheureusement le cas chez nos gouvernants.

El Hadj Mamadou GABA

By |2020-07-01T17:23:41+02:00juin 30th, 2020|ACTUALITE, SÉCURITÉ|0 Comments

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