Dans son message de Pâques, le Pape François a proposé de réduire voire d’annuler les dettes des pays pauvres. Il a aussi lancé un appel à un allégement des sanctions internationales et à la solidarité de l’Europe face à la pandémie corona virus.Le FMI a peut-être suivi cette proposition du Pape pour alléger la dette des 25 pays les plus pauvres du monde en cette période de crise sanitaire.
Le conseil d’administration du FMI a approuvé, lundi 13 avril, un allègement immédiat de la dette de 25 pays dont 19 africains. La Directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI) Kristalina Georgieva a déclaré que la mesure concernait les pays membres du Fonds fiduciaire réaménagé d’assistance et de riposte aux catastrophes (Fonds fiduciaire ARC). Il s’agit d’aider ce groupe de pays à faire face aux conséquences de la pandémie de COVID-19.
« Nos pays membres les plus pauvres et les plus vulnérables recevront ainsi des dons qui couvriront leurs obligations envers le FMI pour une phase initiale de six mois. Cette disposition leur permettra de consacrer une plus grande partie de leurs faibles ressources financières aux soins médicaux et autres efforts de secours d’urgence vital » a-t-elle ajouté.
Cet allègement concerne les pays suivants : Benin, Burkina Faso, Comores, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Madagascar, Malawi, mali, Mozambique, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sao Tomé et principe, Sierra Leone, Tchad, Togo.
Les pays comme la Côte-d’Ivoire, le Sénégal, la Mauritanie ne font pas partie de la liste. Notre pays est l’un des 19 bénéficiaires. Les mesures sociales annoncées par le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA coûteraient une somme de 500 milliards de F CFA aux finances publiques. Ce montant représente près du quart (23%) de recette budgétaire de l’État au titre de l’année en cours. Le déficit budgétaire 2020 qui était initialement prévu à 423 milliards de F CFA devrait plus que doubler pour se rapprocher de la barre de milles milliards.
C’est vrai que cet allègement de dette n’est pas définitif. Mais il permettra à ces États aux économies déficitaires de souffler pendant un bon moment. Le Mali a vraiment besoin d’aide pour faire face à la pandémie de corona virus. Notre économie est très faible pour lutter contre cette pandémie qui s’écoue le monde entier.
Malgré les bonnes performances enregistrées par l’économie nationale au cours de ces dix dernières années avec notamment une croissance réelle moyenne du PIB de plus de 5%, le budget de l’État est resté structurellement déficitaire. Cette situation résulte de la faiblesse des ressources propres (taux de pression fiscale bas) et une augmentation des besoins de financement. De 2018 à 2020, on note une diminution sensible annuelle des besoins de financement de 673,1 milliards de F CFA en 2018 à 451,8 milliards de F CFA en 2020. Les orientations globales en matière d’emprunt public extérieurs et intérieurs et de gestion de la dette pour les années 2018, 2019 et 2020 portent respectivement sur des plafonds d’endettement qui se chiffrent à 673,1 milliards de FCF, 528,1 milliards de FCA et 451,8 milliards de F CFA.
Youssouf Konaté
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