Après avoir observé trois jours de grève la semaine dernière, paralysant presque l’ensemble des services administratifs publics, ceux de la santé et des banques et établissements financiers de notre pays, la plus grande Centrale Syndicale de notre pays, l’UNTM (Union Nationale des Travailleurs du Mali), a déposé hier lundi 23 novembre 2020 un nouveau préavis de grève pour une durée de cinq jours. Ce nouveau mot d’ordre est annoncé du 14 au 18 décembre 2020.
Malgré les conséquences de 72 heures de grève observées par la plus grande Centrale Syndicale de notre pays, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) la semaine passée, le Gouvernement n’aura pas encore tiré toutes les leçons nécessaires pour empêcher le déclenchement d’une nouvelle grève. Cela s’illustre par le fait que cette Centrale Syndicale, comme elle l’avait annoncé lors de la grève précédente de 72 heures, a déposé hier lundi 23 novembre 2020 un nouveau préavis de grève. Selon nos sources proches de l’UNTM, le nouveau préavis porte sur 05 jours d’arrêt de travail allant du 14 au 18 décembre. Aujourd’hui, si les 72 heures de grève de l’UNTM avait coûté à l’Etat plus de 07 milliards de FCFA, cinq jours coûteraient bien plus.
Pourtant, les autorités de la Transition auront intérêt à gérer ces mouvements syndicaux si elles veulent bien sortir par la grande porte. On se demande si l’étau ne se resserre pas autour d’elles
A peine installée, elles sont confrontées à des problèmes cruciaux à savoir : la forte divergence qui les oppose à la classe politique sur la clé de répartition des sièges du Conseil National de Transition (CNT) et le front social qui est en ébullition, un front social paré de grèves à répétition et de préavis. Et cela dans presque tous les secteurs socioéconomiques du Mali. Alors que la mission fondamentale assignée à cette Transition reste la restauration de la sécurité sur l’ensemble du territoire national avec le retour de l’administration partout, l’organisation des élections générales et référendaires et les jalons de la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Malheureusement, au regard de son déroulé, la Transition tend vers un échec. Une chose est certaine : l’objectif de la refondation du Mali, le nouveau Mali, ne peut découler que d’une Transition réussie. Le Secrétaire Général de l’UNTM, hier, Yacouba KATILE, au micro des confrères de la place, a laissé entendre qu’on oublie certaines réalités. “Ce genre de décisions ne viennent pas directement de nous mais plutôt de notre base. Nos éléments à la base peuvent penser souvent que nous ne faisions rien au niveau du sommet.
C’est pourquoi, la grève de 72 heures a été une véritable réussite
Puisque les militants ont prouvé aussi que le mot d’ordre était venu d’eux. Partout, à Bamako ainsi que dans les régions, il a été suivi à la lettre même si dans certaines localités, la décision n’avait pas été comprise au départ comme il le faut. Mais dès qu’ils ont reçu les vraies informations, ils ont joué correctement le rôle qui leur est dévolu.” “De 2014 à nos jours, parmi les grèves observées par l’UNTM, celle de la semaine dernière a été la plus satisfaisante. Je sais que les conséquences de la grève de l’UNTM sont énormes pour notre pays. Les autorités peuvent en dire long. Mais cela reste un moyen et non un objectif. C’est notre dernier recours sinon, nous voulons que les choses se passent par la négociation. C’est l’échec de négociations qui a abouti à cette situation peu voulue. Même demain, s’il y a accord, il n’y aura aucun problème. Mais, cela m’étonnerait que le Gouvernement revoie sa position”, a-t-il laissé entendre. « Le Gouvernement nous a invités sur la table de négociations en plein milieu de la grève. Mais nous avons souhaité éponger le mot d’ordre et tirer le bilan de cette action avant d’entamer quoi que ce soit. Après la synthèse de ce qui s’est passé, nous avons décidé avant l’heure de descente (hier), de déposer un nouveau préavis. Celui-ci va de 14 au 18 décembre soit une durée de 05 jours.
Il a aussi rappelé les différents points de doléances présentées au Gouvernement ; et invité les autorités à créer un espace de dialogue et de négociation très rapidement afin qu’un accord soit trouvé
La Transition n’a pas intérêt à négliger les choses jusqu’à épuiser le préavis. L’UNTM n’est pas une organisation à négliger ou à faire opposer à d’autres organisations. Elle n’est pas une organisation destructive, mais plutôt constructrice, a précisé M. KATILE.
Boubacar DIARRA
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