Au moment où les Maliens s’apprêtaient à connaitre les membres du nouveau Gouvernement II de Dr. Boubou CISSE, au même moment, la crise sociopolitique s’est intensifiée mettant le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, dos au mur, donc, dans un grand dilemme. A cause de ce climat sociopolitique tendu, des propositions fusent d’un peu partout pour la formation d’un Gouvernement d’Union Nationale dans l’espoir d’apaiser le climat. C’est la raison pour laquelle les Maliens doivent encore patienter puisque le Chef de l’Etat ne détient plus toutes les décisions dans la gestion du pays.
Dès sa reconduction à la tête de la Primature le 11 juin dernier, le Chef du Gouvernement aurait commencé des consultations pour la formation de la nouvelle équipe. Mais après, il y aurait sursis sine die à cause de la pression de la rue. Peut-on comprendre par là que maintenant le pouvoir se trouve confiné par la rue que par le président IBK? Boubou CISSE sera-t-il maintenu à la tête de la Primature? Il est difficile de répondre à ces questions. Toutefois, un fait est clair : aujourd’hui, le Chef de l’Etat n’a plus en sa possession toutes les cartouches pour gouverner le Mali. Depuis quelques semaines, des mouvements de contestation chambardent toutes les initiatives préconisées par le Chef de l’Etat. Aujourd’hui, certains vont jusqu’à remettre en cause la compétence de celui qu’il a choisi. Boubou CISSE saura-t-il diriger la Primature dans ce contexte de conflit sociopolitique.
Du coup, en allant vers un Gouvernement d’Union Nationale, Dr CISSE sera-t-il le Premier ministre du consensus ?
Aujourd’hui, il serait difficile de répondre à l’affirmative. On se rappelle que, lors d’une conférence de presse du Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) il y a seulement quelques jours, le Coordinateur des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO (CMAS), Issa Kaou DJIM, avait contesté la reconduction de Boubou CISSE à la tête du Gouvernement. DJIM était même allé très loin en disant que cette reconduction était une marque de mépris pour le peuple. Etait-ce la position de l’ensemble des mouvements, associations, partis politiques et regroupements des partis politiques qui composent le M5-RFP ? Si la réponse est affirmative, on peut d’ores et déjà penser que la fin de la crise sociopolitique n’est pas pour “demain”. Et la formation dudit Gouvernement attendra encore plus longtemps que l’on ne croyait. Est-ce que les acteurs vont l’imposer au président IBK ? Le Premier ministre consensuel viendra-t-il du M5-RFP?
Si le président IBK accepte la dissolution de l’Assemblée nationale et de la Cour Constitutionnelle, pourra-t-il capituler dans le choix du Premier ministre ?
Au regard de la situation actuelle, aucun scénario n’est à écarter. Tout devient possible surtout si on sait que le président IBK ne détient plus le bout de toutes les choses qui vont se dérouler désormais. La Communauté Internationale, en jouant à la mission de bons offices, ira toujours dans le sens de trouver le juste milieu comme solutions à la crise. Tant de choses dénotent que le Chef de l’Etat ne pourra plus réaliser tout ce qu’il ambitionne. En attendant de concilier les positions, des sources nous signalent que pour le moment aucune consultation ne serait en cours quant à la formation du gouvernement. Les tractations sont arrêtées. Puisque le Gouvernement II de Boubou CISSE, s’il est maintenu, sera un Gouvernement d’ouverture et prendra en compte toutes les composantes de la nation. Cette option est même prônée par le président IBK dans son discours de la semaine dernière.
Boubacar DIARRA
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