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GRAND RASSEMBLEMENT DU 10 JUILLET DERNIER : LES 10 COMMANDEMENTS DU M5-RFP FONT 17 MORTS ET 70 BLESSES !

Finalement, ce qui devait  arriver, arriva. Depuis quelques semaines, les prémices d’une violence étaient présentes dans notre pays et principalement dans la capitale. Deux Grands Rassemblements pour le Sursaut National avaient raidi la menace sur le régime d’Ibrahim Boubacar KEITA. A la fin, le Mouvement du 05 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) est passé à la vitesse supérieure. Les leaders dudit Mouvement du 05 Juin ont saisi la grande manifestation du vendredi pour déclencher l’article 121 de la Constitution qui autorise la désobéissance civile avec à la clé 10 commandements qui expliquent les consignes à respecter.

Etaient présents à la Place de l’Indépendance presque tous les leaders des mouvements, des partis politiques et regroupements des partis politiques, sauf l’autorité morale du M5-RFP, l’Imam Mahmoud DICKO. Comme promis, insatisfaits du contenu du discours du Président de la République, dans la nuit du mercredi à jeudi dernier, donc, à quelques heures de la Grande Manifestation, les leaders du Mouvement du 05 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques ont non seulement maintenu la manifestation mais aussi exécuté leur menace de déclencher la désobéissance civile. Ce mode de revendication est autorisé par l’article 121 de la constitution du 25 février 1992 dans certaines circonstances bien précises.

Pour défier le Président de la République et son régime, le M5-RFP a organisé la désobéissance civile en mettant en application 10 commandements. Ces préceptes ont été lus par Mme SY Kadiatou SOW, Présidente de la Plateforme An Ko Mali Dron.

Que disent les 10 commandements?

  1. Bloquons tous les services de l’État sauf les services de santé.
  2. Bloquons tous les principaux axes routiers sans violence.
  3. Occupons les ponts.
  4. Bloquons les ronds-points.
  5. Organisons nous pour nous relayer 24 heures sur 24 heures afin que le mouvement puisse durer.
  6. Roulons lentement sur les routes.
  7. Simulons des pannes afin de perturber la circulation.
  8. Causons ensemble lorsque nous sommes au niveau des feux de signalisation.
  9. Ne payons aucune contravention.
  10. Mettons en place des groupes mobiles de communication au cas où la connexion serait coupée.

Important : ouvrons toujours des points de passage aux véhicules de secours (ambulances et pompiers).

L’exécution de ce mot d’ordre n’a pas été sans conséquences. L’investissement des services publics de l’Etat s’est enfin terminé par des saccages. L’ORTM et l’Assemblée Nationale en ont été des victimes. Les forces de l’ordre voulaient déloger les manifestants. Leur méthode a basculé dans la riposte violente. L’on a enregistré d’importants dégâts matériels. Il y a eu des pertes en vies humaines et des blessés. Le bilan provisoire enregistré était de 04 (quatre) manifestants tués et 70 (soixante-dix) blessés dont cinq graves à la date du vendredi 10 juillet 2020. Dans certaines capitales régionales également, des dégâts matériels importants sont signalés.

Notons que depuis le vendredi dernier, la tension est montée d’un cran. La menace de la quiétude sociale, économique et politique principalement dans la capitale a fortement crû.

Et pire, les déclencheurs n’ont pas fixé de date pour la fin de la désobéissance. Tout ce remous interpelle le Chef de l’Etat, IBK, garant de la nation. Il lui revient de sortir de son immobilisme et de poser des actes concrets, des actes susceptibles  d’apaiser les cœurs et les esprits. A considérer la foule du vendredi, les Maliens ont besoin d’écoute et de compréhension. Cette attente de la part du Président de la République est réelle.

Ce qu’il bien de signaler, c’est la première fois que l’article 121 de la Constitution malienne ait été appliqué. Cet état de fait doit pousser le Chef de l’Etat de faire preuve de bonne foi : qu’il pose des actes vraiment pacifiques, vraiment objectifs, vraiment constructifs. Un soulèvement populaire n’avantage aucune partie – ni les contestataires, ni les pro-régimes. Donc, la perte est endossée par le citoyen malien. C’est la nation malienne qui recule de dix-sept millions de pas, plongeant l’échine dans le noir de l’histoire.

 Boubacar DIARRA

By |2020-07-13T16:40:22+02:00juillet 13th, 2020|ACTUALITE, LES INFOS DU SOIR DE BAMAKO|0 Comments

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