Malgré la hausse du ton des leaders du Mouvement du Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) et de recommandations des émissaires de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, reste muet face à toute proposition de solution à cette crise sociopolitique qui tend vers une forte menace pour son pouvoir. En plus, le Chef de l’Etat ne pose aucune action, ne fait aucune concession depuis. Et sa rencontre avec l’Imam Mahmoud DICKO et les leaders du M5-RFP le dimanche dernier s’est terminée en queue de poisson. Toute chose qui annonce de gros risques pour le maintien du Grand Rassemblement du M5-RFP le vendredi prochain.
En guise de rappel, dans le mémorandum soumis à IBK, le M5-RFP dit que le peuple veut un régime de transition avec un organe législatif de transition en lieu et place de « l’illégitime » Assemblée nationale, un gouvernement de transition avec Premier Ministre de plein pouvoir, le renouvellement intégral des membres de la fameuse Cour constitutionnelle.
Mais le président IBK répondrait qu’un gouvernement d’union nationale constitue un partage du gâteau. Ainsi, il renvoie le M5 négocier avec la majorité présidentielle déconsidérée par lui-même. IBK l’avait récemment humiliée lors de l’élection du Président de l’Assemblée nationale en lui imposant des députés. Pour ceux-ci, ces députés sont plutôt nommés par le Président de la Cour Constitutionnelle, Manassa DANIOKO. Parmi ces députés compte Moussa TIMBINE. Celui-ci est devenu Président de l’A.N sur ses instructions à la place du candidat choisi par la majorité.
Aujourd’hui, la crise sociopolitique que vit notre pays prend de plus en plus une tournure complexe et dramatique. Bien que des tentatives aient été faites pour ramener les acteurs au dialogue, maintenant, il est clair que le Chef de l’Etat traine les pieds à manifester sa bonne volonté de résoudre la crise. Si le président Ibrahim Boubacar KEITA était animé d’une volonté à rencontrer les leaders du M5-RFP et l’Imam Mahmoud DICKO à la veille d’une seconde grande manifestation du 19 juin passé, aujourd’hui, il reste indifférent. On a l’impression qu’il a évacué depuis quelques jours ses inquiétudes, sa peur. Il se montre tranquille, sans pression. Il laisse l’événement couler de soi.
Comment expliquer cette tranquillité? Quelle garantie le président IBK obtiendrait-il et de qui? Le Président a-t-il obtenu une assurance de l’Imam DICKO? Quel serait le deal entre les deux hommes après leur rencontre du dimanche? Telles sont entre autres des interrogations qui saillent de tous buissons.
Depuis la présentation de leur proposition de sortie de crise sociopolitique, le Mouvement du 05 Juin-RFP a annoncé une troisième sortie le 10 juillet prochain ; pourvu que le président IBK réserve une suite favorable. Et le dimanche dernier, les leaders du M5-RFP sont sortis de l’audience avec un sentiment de mépris de la part du Chef de l’Etat. Raison pour laquelle, ils décident aussitôt de revenir à la case de départ avec comme condition, la démission du Président de la République et son régime. Pour arriver à atteindre cet objectif, ledit mouvement menace de déclencher la désobéissance même et affirme ne plus reconnaître lBK comme Président de la République. Du coup, il aura pour ambition l’application intégrale de leurs propositions ou la démission du Président de la République.
Des sources proches de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO nous indiquent que la mobilisation générale est en cours de Kayes à Kidal pour inscrire le sortie du vendredi dans les anales du Mali. Aussi, sauf changement de dernière minute, les leaders du M5-RFP donneront d’amples informations à la presse demain mercredi sur les préparatifs de la 3ème sortie. Auparavant, la jeunesse de la CMAS sera en Assemblée Générale le mardi 07 juillet 2020 au siège de la CMAS pour prendre certainement une position commune d’ici le vendredi. Ainsi, on s’interroge aujourd’hui si l’Imam DICKO pourrait maitriser sa foule ce jour là, et empêcher le déclenchement d’une révolte populaire qui risque de menacer l’existence du régime.
Boubacar DIARRA
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