/, ACTUALITE, POLITIQUE/GRANDE IMPASSE: MOUSSA TIMBINE NE SAURAIT PLUS A QUEL SAINT SE VOUER

GRANDE IMPASSE: MOUSSA TIMBINE NE SAURAIT PLUS A QUEL SAINT SE VOUER

Le moins que l’on puisse dire, à propos de la crise que le Mali traverse en ce moment-ci, est que Moussa TIMBINE, un des députés élus en commune V du district de Bamako et actuel président de l’Assemblée Nationale, se trouve plongé dans une grande impasse à telle enseigne qu’il ne saurait plus à quel saint se vouer.

Signalons à titre de rappel qu’à l’issue des dernières élections législatives, la Cour Constitutionnelle a proclamé des résultats définitifs qui ont fait l’objet de vives fustigations dans bon nombre de circonscriptions électorales à travers le pays. De cause à effet, lesdites fustigations ont, en grande partie, servi d’élément déclencheur à un grand mouvement de contestation qui a fait de la dénonciation de la mauvaise gouvernance, son cheval de bataille. Les groupes contestataires, réunis au sein du ‘’Mouvement du 05 juin- Rassemblement des Forces Patriotiques’’ (M5-RFP), avaient exigé, outre la démission du Président de la République, la dissolution de l’Assemblée Nationale et aussi la démission des membres de la Cour Constitutionnelle qui sont accusés de tripatouillage des ‘’vrais résultats’’ issus des urnes à l’occasion des législatives.

S’il est vrai qu’avec le temps et au prix de moult négociations, les contestataires ont mis un bémol à leurs revendications en acceptant de se départir de leur exigence de la démission du Président de la République, il n’en demeure pas moins cependant que, jusque-là, ils restent inflexibles quant à la dissolution de l’Assemblée Nationale. Mais pour éviter de flouer, dans leurs droits, les députés élus sans contestation aucune, une délégation de la CEDEAO a plutôt proposé la reprise des élections dans les circonscriptions en butte à des contestations. A vrai dire aucune de ces deux alternatives, à savoir la dissolution de l’Assemblée Nationale ou la tenue de législatives partielles, n’est favorable à Moussa TIMBINE et cela le plonge dans une très grande impasse, pour deux raisons essentielles.

D’abord si on venait à dissoudre l’Assemblée Nationale, Moussa TIMBINE perdrait sa place de président de cette institution et il est très improbable qu’il puisse la retrouver même en cas de nouvelles élections générales.

Les manœuvres illégales qui ont prévalu à son accession au perchoir sont connues de tous et il n’est vraiment pas évident qu’il puisse avoir une seconde chance pour y accéder, même au cas où il parvenait à se faire réélire. Ensuite la commune V de Bamako, où Moussa TIMBINE a été déclaré élu par la Cour constitutionnelle, fait partie des circonscriptions où les résultats sont contestés. Si on optait pour la reprise des élections dans les circonscriptions en butte des contestations, il est plus que probable que Moussa TIMBINE perdrait car, il est déjà voué aux gémonies par la majorité écrasante des électeurs de la commune V de Bamako.

On voit bien que dans tous les cas de figure, l’actuel président de l’Assemblée Nationale est mal loti et il en est parfaitement conscient. C’est pourquoi, depuis le début de la crise, il ne ménage aucun effort pour tenter de s’opposer non seulement à la dissolution de l’Assemblée Nationale mais aussi à la tenue de législatives partielles. Sa dernière trouvaille, pour parvenir à ses fins, serait de conclure un deal avec Tiémoko SANGARE le président de l’ADEMA-PASJ, la deuxième force parlementaire après le RPM. Il nous revient que pour les termes de ce deal, l’occupant du perchoir aurait proposé au président de l’ADEMA,Tiémoko SANGARE, de prendre ses distances avec la plateforme ‘’Ensemble Pour le Mali’’(EPM) dans sa formule actuelle et de proposer un nouveau regroupement politique qui œuvrera essentiellement à défendre l’idée du maintien de l’Assemblée Nationale en l’état. Autrement dit une nouvelle plateforme politique qui se dressera contre toute velléité de dissolution du parlement ou de la tenue de législatives partielles.

En contrepartie, il lui aurait promis de peser de tout son poids auprès du Président IBK et de son fils Karim Keïta pour lui trouver un bon portefeuille ministériel dans le prochain gouvernement.

Face à la promesse d’un portefeuille ministériel en échange de ses services, Tiémoko se serait montré intéressé. Le moins que l’on puisse dire est qu’un tel accord n’est qu’un deal de dupes dans la mesure où il est de notoriété publique que Tiémoko SANGARE n’a aucune capacité pour conduire à la formation d’une coalition politique qui supplanterait l’EPM. Il n’a pas encore fini avec les déboires au sein de sa propre famille politique où il essuie régulièrement des revers, à plus forte raison de pouvoir amener celle-ci à s’orienter vers un nouvel horizon qui ne lui profite en rien. C’est un deal de dupe parce que TIMBINE, lui-même, sait en son âme et conscience que Tièmoko ne peut lui être d’aucune utilité quand il s’agit de mettre en place une structure politique qui défendrait sa cause. Le plus aberrant est que Moussa TIMBINE est voué aux gémonies même par sa propre famille politique, le RPM. On serait alors tenté de dire qu’avec ce deal, Moussa TIMBINE n’est vraiment pas au bout de ses peines.

El Hadj Mamadou GABA

By |2020-07-02T18:09:51+02:00juillet 2nd, 2020|A LA UNE, ACTUALITE, POLITIQUE|0 Comments

About the Author:

Leave A Comment

Aller à la barre d’outils