L’accouchement d’une jeune recrue à la Police Nationale le dimanche 19 avril 2020 dans les toilettes de l’Ecole Nationale de la Police a fait un tollé à travers la ville de Bamako. C’est une situation qui réconforte à ceux qui se plaignaient de la magouille dans le recrutement dans les différents corps militaires et paramilitaires. La situation avait même créé de remous au sein de la Police entre certains agents qui dénonçaient la pratique malsaine tout au long du recrutement. Cette affaire vient de faire éclater la vérité au grand jour. Qu’en dirait la hiérarchie, surtout ?
A la suite d’un accouchement surprenant d’une jeune policière le dimanche 19 avril 2020, la hiérarchie de la Police a pris de sanctions, jugées très légères le 21 avril contre le Lieutenant de police Daouda A TRAORE, commandant de la 8ème compagnie de l’Ecole Nationale de Police. La pauvre recrue a accouché dans les toilettes de l’Ecole. Le coupable a écopé d’une une sanction de seulement “10 jours d’arrêt de rigueur” avec demande d’explication. La mesure avait pour motifs : “mauvaise manière de servir, négligence”.
Que dit la lettre qui annonce la sanction?
“Une sanction disciplinaire de 10 jours d’arrêt de rigueur avec une demande d’augmentation à purger à l’Ecole Nationale de Police est infligée au Lieutenant de police Daouda A TRAORE, commandant de la 8ème compagnie de l’Ecole Nationale de Police.
Motifs : “mauvaise manière de servir, négligence”.
Circonstances : dans la matinée du dimanche 19 avril 2020, une élève sous-officier de police de la 8ème compagnie a été surprise dans une toilette de l’infirmerie. Elle y accouchait en cachette. Ni le Sergent-chef de Police Yaya KONATE, Commandant de ladite compagnie, ni les autres collègues encadreurs n’ont jamais pu déceler ni signaler à la Direction la grossesse de l’élève en question. L’accouchée avait intégré le corps juste quatre mois auparavant. Et elle avait subi de multiples visites médicales. C’est tout cela qui intrigue.
« Cette attitude constitue une négligence au service, un manquement au devoir de suivi et de contrôle des personnels placés sous votre autorité. Le présent billet d’écrou prend effet à compter de la date de signature”.
Selon certaines sources, Daouda A TRAORE aurait effectivement répondu à ladite demande d’explication tout en donnant sa version de faits.
“L’élève sous-officier en question a fréquenté l’infirmerie du Centre 14 fois y compris le 19 avril 2020 comme l’atteste le cahier de visite pour les consultations médicales, aux termes desquelles elle bénéficie de repos ou d’exemption au sport et au port des rangers. A la fin de chaque repos, elle reprenait les activités normales qu’elle exécutait correctement au sein de la compagnie avant de bénéficier d’un autre repos. Je signale que tous les cahiers de visite des différentes compagnies étaient visés à un autre niveau que celui des commandants des compagnies. J’ai été surpris par la présente demande d’explication m’accusant de manque de vigilance pour détecter une fille en état de grosse. Ce constat devait être fait par d’autres services à d’autres niveaux (contrôle visite à l’accueil)” a-t-il donné comme justifications. “Je suis gêné que cet incident qui n’honore pas la Police soit survenu dans ma compagnie”, a-t-il ajouté.
Mais avant d’obtenir sa part de vérité, de nombreuses personnes font croire déjà que la jeune dame serait la fille d’un haut cadre soit du corps de la Police elle-même, soit d’un autre corps militaire ou paramilitaire, voire d’une personnalité politique bien placée du régime d’IBK. Ce qui expliquerait qu’elle serait une protégée d’un haut fonctionnaire ou d’un cadre de notre pays.
Toutefois, d’autres hypothèses ne sont pas à écarter. Il s’agit d’achat de son recrutement contre une bonne somme d’argent. Pourtant, cette pratique a été longtemps décriée, dénoncée depuis le début du processus du recrutement. L’incident avait effrayé la chronique et semé du remous entre certains agents de la Police. D’autres avaient même décidé de soulever des jeunes à l’époque éliminés du choix.
Certaines sources nous indiquent que dans le processus de recrutement dans tous les corps militaires et paramilitaires, et particulièrement dans la Police Nationale, il y a moult non-dits. Cette affaire pourrait-elle constituer un élément déclencheur pour assainir, à la longue, le recrutement ? La jeune dame en question sera-t-elle gardée pour le reste de la formation?
En tout cas, cette situation révèle la malhonnêteté de certains responsables, très actifs au moment des recrutements. Il est clair que l’accouchement d’une jeune recrue prouve qu’elle n’a pas respecté toutes les étapes du processus pour qu’elle soit retenue sur la liste finale. Toute chose qui déshonore aujourd’hui tout le corps de la Police.
Des sources concordantes nous affirment que la jeune dame, Hawa HAÏDARA, aurait accouché d’un petit garçon. Dans cette affaire, c’est la haute hiérarchie de la Police qui est fortement interpellée. A suivre!
Boubacar DIARRA
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