La mangue est l’un des produits d’exportation de la 3e région du Mali avec plusieurs milliers de tonnes produites chaque année. L’épidémie à Corona virus oblige les acteurs de la mangue à revoir à la baisse leurs objectifs d’exportation soit une prévision de 50 mille tonnes à exporter.Le constat est amer dans la 3ème région. Ce sont des heures de travail qui ont été anéanties avec en plus, le limogeage de certains employés. La filière prévoit de réaliser seulement 25 mille tonnes puisque l’Europe, grande consommatrice de la mangue malienne, est affectée par cette maladie qui tourmente le monde.
La filière avait connu une évolution au point qu’elle avait créé de nombreux emplois durant la campagne de mars à juillet. C’est le cas de l’OAM Sarl (agrumes oléagineux du Mali), une station de conditionnement de la mangue. Ici la filière avait permis de créer des centaines d’emplois. Le secteur bien qu’en pleine expansion, n’est pas épargné par les impacts du COVID-19.
Mariam FOFANA, responsable qualité OAM SARL a raconté les difficultés rencontrées cette année par sa structure à cause de l’épidémie à corona virus. Elle a indiqué que : «Le COVID-19 a beaucoup changé notre programme par ce qu’on est obligés de passer la nuit. Ça, ce n’était pas notre travail. Ça nous a beaucoup perturbés surtout au niveau de la certification. Donc, on ne peut pas vendre le produit sans le certificat. Cette année, avec le COVID-19, on n’a pas eu nos certificats parce que tous nos certificateurs sont des européens et puis d’autres pays ».
Le conditionnement n’est pas le seul volet de la mangue touché par les conséquences du Corona virus. Au niveau de la production et de l’exportation, les mesures prises par les plus hautes autorités ont eu des répercutions.
Ainsi, un producteur a expliqué qu’avec la maladie, les producteurs ont des difficultés à disposer de la main-d’œuvre. Cette pénurie impacte négativement la production de mangue. Au niveau de l’exportation aussi, les clients sont souvent des européens. Ils sont confinés en Europe. Les marchés sont pratiquement faibles. Idem au Moyen-Orient et au Maghreb.
Pour la campagne en cours, la région de Sikasso a une prévision de 300 mille tonnes soit plus de la moitié de la production nationale. Les quantités destinées à l’exportation sont environ 50 mille tonnes. Celles-ci seront revues à la baisse à cause du COVID-19. Le président de l’inter-profession de la mangue, Moctar FOFANA a affirmé que « Cette activité c’est la seule période où, si on n’arrive pas à travailler pendant la période qui court, il faut attendre l’année prochaine ; alors que les investissements sont déjà engagés avec les banques et avec nos partenaires. L’impact est vraiment négatif. Quand même on tient et on verra ce qu’on pourra faire ».
Youssouf KONATE
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