Pendant que des politiques brûlent et endeuillent Bamako et les capitales régionales du sud, de pauvres paysans du centre continuent de périr en masse. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de gouvernement le pays doit cesser d’exister. Du début de ce mois de juillet à nos jours, plus de soixante (60) personnes ont été massacrées dans les villages Dogon de Bandiagara, Bankass et Koro.
A force de s’agripper à Bamako, nos hommes politiques oublient le nord et le centre du pays. Ils endeuillent le sud en attirant toute la communauté internationale au chevet du seul Sud. On ne soucie plus du centre comme si le Mali se limitait à sa capitale. Dans la seule journée du 14 juillet 2020, douze (12) personnes ont été tuées dans le cercle de Bandiagara et de Koro. Ces massacres deviennent habituels. Souvent les autorités du pays ne font même plus de communiqué.
L’on est en droit de se demander si nous vivons dans un Etat de droit. Le pays est-il souverain ? Cette dérive est-elle possible dans un Etat indépendant, dans un État responsable … ?
Dans l’après-midi du 1er juillet 2020, plusieurs hommes armés avaient attaqué des paysans qui revenaient de leurs champs dans les villages de Gouari, Djimdo, Pangadougou, et Dialaikanda dans le cercle de Bankass. L’attaque avait fait un bilan de 32 morts et 05 blessés. Le même jour, dans le même hold-up, sept (07) soldats ont péri : on leur avait tendu une embuscade. Ces démons violentent et tuent. Sans état d’âme, ils incendient les villages. Tout le monde sait où ils se trouvent. Mais, aucun de nos dirigeants s’en préoccupent. Ils sont rivés sur les manifestations anti-gouvernementales alors que des villages dogons tout entiers sont incendiés ? Ils ne sont plus inquiétés par les questions locales. L’État semble s’écarter du problème du centre. Or cette partie relève du Mali.
YOUSSOUF KONATE
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