Depuis l’annonce de l’interdiction du hadj 2020 aux personnes non résidentes en Arabie Saoudite par les autorités saoudiennes, il y a quelques jours, des difficultés surgissent entre les différents acteurs notamment les clients et les compagnes d’agences de voyage. Raison pour laquelle, en plus du manque à gagner cette année qui s’élèverait à plusieurs centaines des millions, des compagnies d’agences de voyage seront appelées à faire face au remboursement des clients, d’où les perspectives de contentieux éventuels devant les tribunaux. Pour autant, la filière gouvernementale a garanti sa clientèle de la rembourser.
Aujourd’hui, c’est une crainte totale du côté des compagnies d’agences de voyages fortement impliqués dans le transport des pèlerins du Mali en Arabie Saoudite. Si elles se frottent les mains chaque année à l’occasion du pèlerinage, l’édition 2020 semble devenue un véritable casse-tête pour les acteurs, principalement la filière privée. Il est nécessaire de rappeler que, comme on pouvait s’y attendre, la pandémie de Coronavirus laisse ses traces dans tous les secteurs d’activités. Par peur, les autorités saoudiennes ont décidé d’annuler le Hadj 2020 pour toute personne non résidente sur le territoire saoudien. Et aujourd’hui, les conséquences sont énormes pour des acteurs évoluant dans le processus du pèlerinage. Et les plus infectés aujourd’hui restent le secteur privé. A la suite de cette annulation de dernières minutes, le risque de contentieux plane entre les clients et les compagnies. Certaines agences avaient déjà commencé à utiliser ces ressources notamment dans la réservation de l’hébergement et de la restauration dans les villes saoudiennes. La nouvelle donne impliquerait aujourd’hui que les clients doivent être remboursés. Si certains candidats peuvent accepter attendre la prochaine édition en lieu et place du reversement, d’autres exigeront récupérer leurs dus. Ce qui va certainement susciter des contentieux devant les tribunaux.
Des garanties de remboursement annoncées par le Gouvernement
L’inquiétude est aujourd’hui du côté des clients des filières privées. Du côté gouvernemental, aucun souci. Les clients de cette filière ont obtenu toutes les assurances de la restitution. L’information a été donnée à la faveur des rencontres que le Directeur général de la Maison du Hadj, le Dr Abdoul Fatah CISSÉ, a eues successivement avec les agences de voyage privées et les services techniques impliqués dans l’organisation du pèlerinage musulman. Environ 20 à 25% des candidats potentiels se sont inscrits pour le compte de la filière gouvernementale, soit un peu moins de 300 personnes, après payement des frais y afférents, à savoir : 2 millions 747 mille 815 FCFA, a révélé le D.G de la Maison du Hadj. Le principe est acquis pour celui qui voudrait retirer son argent. Le hadj pour le Mali est reporté en 2021. Pour la restitution des frais, il suffit de rédiger une demande en bonne et due forme : la BDM rembourse. Aucune contrainte majeure, aucune difficulté particulière. En revanche, celui qui souhaiterait garder son argent pour le hadj 2021, a indiqué Dr. CISSÉ, aura l’avantage d’être parmi les premiers pèlerins à pouvoir effectuer le voyage de la Mecque, surtout qu’il va falloir s’attendre à une grande affluence l’année prochaine avec le cumul de deux années de campagne, soit 26 646 pèlerins potentiels pour seulement 13 323 places réelles.
“Mieux, les dispositions sont en cours pour maintenir le cap des inscriptions et autres formalités administratives au niveau national, histoire de pouvoir se mettre au même diapason que de nombreux autres pays musulmans qui sont déjà abonnés à la culture de l’anticipation en matière d’organisation du hadj. Certains de ces pays bouclent leur campagne six mois ou une année à l’avance. Plusieurs propositions ont été faites dans ce sens, dont celle de fixer une date-butoir en 2020 pour la fin des inscriptions au compte de la campagne 2021”, a expliqué le D.G de la Maison du Hadj. “D’ores et déjà, les agences de voyage privées et les services techniques sont tous acquis à cette démarche pour maintenir en place le dispositif actuel et pouvoir ainsi s’inscrire dans une logique d’anticipation à ériger en principe d’action. Cette nouvelle façon de faire permettra, à coup sûr, de tourner le dos à une ancienne pratique toujours en cours, celle qui consiste à mettre la charrue avant les bœufs. Anciennement, l’on dut signer des contrats en Arabie Saoudite pour ensuite venir chercher des clients/pèlerins au Mali, avec toutes les difficultés et acrobaties aléatoires » a-t-il conclu.
Boubacar DIARRA
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