Le président de la Commission paix et sécurité et affaires politique de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est venu au Mali hier jeudi 18 juin 2020. La délégation était composée des ministres des Affaires étrangères du Nigeria, de la Cote d’Ivoire et du Niger, du président de la Commission de la CEDEAO, ainsi que d’autres personnalités.
Des Mouvements et des partis politiques se sont regroupés pour former un bloc contre le président de la République Ibrahim Boubacar KEITA. Le 05 juin dernier ils ont organisé une grande manifestation pour réclamer sa démission. Aux lendemains de cette mobilisation, des tentatives de médiation ont été menées par des confessions religieuses et des organisations de la société civile. Mais les deux parties ne sont pas parvenues à trouver à un point d’entente. Le mouvement du 05 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5RFP) qui a été créé après la marche du 05 juin dernier menace de faire une grande manifestation ce vendredi 19 juin pour exiger le départ du Président actuel Ibrahim Boubacar Kéita qui était élu constitutionnellement, il y a à peine deux ans. La délégation de la CEDEAO qui est arrivée à Bamako hier va tenter de désamorcer la crise qui est à son tournant décisif avec la Manifestation du ce vendredi.
La communauté internationale (MINUSMA, CEDEAO, UA) avait déjà rencontré l’Imam Dicko et ses amis d’une part et d’autre part elle a rencontré le Président de la République afin d’appeler chaque partie à la retenue et surtout au dialogue pour trouver une solution favorable à la crise mais sans succès. Cette mission de la CEDEAO qui intervient à 24 heures d’une manifestation de masse projetée par le M5-RFP pour exiger la démission du président malien Ibrahim Boubacar Kéita va-t-il avoir gain cause ? La délégation a rencontré IBK, le chef du mouvement du 5 juin, l’Imam Mahmoud DICKO et le Premier ministre pour tenter de faire retomber la crise sociopolitique. La délégation a insisté sur un certain nombre de faits. Premièrement que les chefs d’Etat sont préoccupés au plus haut niveau par la stabilité et la sécurité du Mali. Deuxièment, la cohésion sociale qui permet d’amorcer le développement économique et social pour pouvoir prendre en charge les préoccupations quotidiennes de la population qui leur semblent fondamentales. Leur demande c’est d’abord le report de la manifestation de ce 19 juin, et le démarrage du processus de négociation avec les tenants du pouvoir en place.
Cette deuxième manifestation a les mêmes leaders et le même objectif, c’est-à-dire faire partir le président de la République qui, selon eux, n’a plus la capacité de diriger le pays. Beaucoup de nos compatriotes pensent que « cette mission de la CEDEAO c’est le médecin après la mort ». De toute façon il n’obtiendra rien. La majeure partie de population n’aime plus la gouvernance du président IBK. S’il y a une solution, c’est la dissolution de la Cour constitutionnelle et de l’Assemblée nationale. Alors que ces deux institutions semblent chères au président de la République. Après leur rencontre avec la mission de la CEDEAO, Choguel Kokala MAIGA a annoncé que « sous réserve des conclusions le M5-RFP son comité stratégique nous avons répondu qu’il nous serait difficile sinon impossible de reporter la manifestation de demain. Tout le Mali est mobilisé. Tout Bamako est mobilisé. Tous les marchés sont mobilisés. Tous les quartiers sont mobilisés. Toutes les régions sont mobilisées. Il est pratiquement impossible d’annuler cette marche ».
De même le porte-parole de la CMAS, Issa Kaou DJIM a indiqué : « Ce n’est pas défier, c’est pour rassurer. Demander la démission du président Ibrahim Boubacar KEITA et son régime ce n’est pas quelque chose de trop. Si cela peut rasseoir la valeur démocratique républicaine que le Mali s’est battu en 91. Le peuple malien est suffisamment responsable et nous ne sommes pas là pour brûler le Mali. C’est le peuple malien qui assumera la démocratie pacifique le vendredi.
« Il aussi affirmé que c’est le peuple qui apprécie ce qui est bon pour les Maliens. Ce vendredi déterminera si le peuple veut un changement démocratique sans aucune violence ».
YOUSSOUF KONATE
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