Le Coordinateur de la CMAS (Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mamoud DICKO), Issa Kaou DJIM, était face à la presse avant-hier mardi 19 mai 2020. C’était au siège du mouvement en présence des représentants du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), Nouhoum SARR, du mouvement “Espoir Malikura”, et de plusieurs autres invités. L’objectif de la présente conférence de presse était de rendre publique une déclaration dans laquelle les amis de l’Imam Mahmoud DICKO donnent leur vision sur la Gouvernance du régime d’IBK. Des critiques et de dénonciations sont entre autres des éléments que l’on peut relever dans ladite déclaration sur différents sujets brûlants de la nation.
Le Coordinateur Général de la CMAS, en la lecture de la déclaration, a rappelé que la Nation appartient à tous les Maliens, sans exception. « Apporter sa pierre à l’édifice » est un acte citoyen, mais aussi un devoir indispensable, surtout à des moments où le constat général sur la gestion du pays interpelle au-delà du citoyen, des organisations syndicales, des mouvements de jeunes et de femmes, des associations, voire des plateformes ou regroupements pour interpeller, réclamer et souvent préconiser des solutions au Gouvernement du Mali. En vain, le Peuple n’est pas entendu et la tension continue de monter partout dans le pays, a-t-il signalé. Selon Issa Kaou DJIM, après la signature de l’accord de paix et de réconciliation en 2015 et le Dialogue National Inclusif (DNI), la question du Nord du Mali reste entière, le conflit intercommunautaire au centre s’amplifie et gagne progressivement l’Ouest du pays. Aujourd’hui, à la faveur des résultats des élections législatives proclamés par la Cour Constitutionnelle, l’unité du peuple se retrouve autour de la fraude et du vol de l’engagement citoyen qui recense des protestations sans qu’aucune institution de ce pays n’apporte d’observations d’apaisement.
De Kayes à Bamako, de Koutiala à Bougouni en passant par Sikasso et de Mopti à Tombouctou, le peuple revendique, réclame et s’oppose pacifiquement, dès fois avec force, lorsqu’il est assailli par les forces de l’ordre. Il y eut des blessés et des morts pour que soient nommés en partie, des Députes pour constituer l’Assemblée Nationale, a-t-il laissé entendre.
Pour autant, la CMAS avait pris le peuple à témoin. Elle lui a demandé d’éviter ces élections législatives pour des raisons de sécurité et de santé pour les électeurs. mais elle avait surtout dit à ces membres de s’abstenir d’une participation à ces élections parce que la gestion du pays est inquiétante dans plusieurs domaines qui risque d’aggraver la fracture sociale et entrainer davantage dans la dislocation de la Nation par la mal gouvernance, la corruption, l’insécurité et la confiscation du pouvoir d’Etat.
Dans un contexte de Covid-19, le pays sera confronté comme toutes les autres nations touchées, par l’effondrement d’une économie fragilisée par la crise, à la non fourniture des services sociaux de base (eau, assainissement, électricité, nourritures….), à la baisse substantielle des prix des matières premières telles que le Coton, première ressource d’exportation de notre pays. Cela pourra toucher dangereusement les producteurs qui représentent 70% de la population malienne, a-t-il expliqué. Il a aussi remarqué qu’avec le couvre-feu imposé, de nombreux ménages se sont vus fragilisés par la perte de revenus journaliers exacerbant ainsi un peu plus la tension sociale dans les grandes villes du Mali. Des commissariats brûlés, des ronds-points pris d’assaut, des affrontements entre jeunes et forces de police et gardes républicaines, des tirs à balles réelles… Tout pour un soulèvement populaire imminent, a indiqué M. DJIM.
C’est dans ce contexte que l’imam Mahmoud DICKO a été interpellé par plusieurs segments de la population victimes d’un système de gouvernance que la CMAS n’a cessé de dénoncer depuis quelques années. Plusieurs d’entre eux ne se reconnaissent pas dans cette Assemblée Nationale et expriment leurs mécontentements.
Cela suscite la question de la confiance entre le Gouvernement et le Peuple. Tirant les leçons du passé (élections présidentielles de 2018), la CMAS s’interroge sur les élections de demain dans ce système de gouvernance mis en place par l’Etat et exécuté par la Cour Constitutionnelle, a-t-il laissé entendre.
Le Coordinateur de la CMAS a martelé que son mouvement veut s’opposer à ce système et prendre l’opinion nationale à témoin que cette gouvernance ne garantit plus la vie démocratique de demain pour la Nation malienne.
Ainsi, elle appelle à une mutualisation des forces sociales, politiques, syndicales et religieuses pour résister et s’opposer ensemble pour proposer une alternative à ce système de confiscation du pouvoir d’Etat, a-t-il dit.
Les critiques et dénonciation faites par la CMAS étaient surtout portés sur les points suivants :
- la mal Gouvernance du Pays;
- l’insécurité grandissante qui gagne l’ensemble du territoire constitue un obstacle majeur au développement du pays;
- le rôle de la cour Constitutionnelle;
- la situation de l’école en crise de mars 1991 à nos jours; et
- les conséquences du contexte sur la situation économique du Pays.
Boubacar DIARRA
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