Le samedi 04 juillet à la maison, les jeunes ressortissants du Pays Dogon ont organisé une rencontre avec les médias pour expliquer la condition dans laquelle plus d’une trentaine de personnes ont été tuées mercredi dernier dans le cercle de Bankass dans la région de Mopti. C’était en présence de M. Adama KAREMBE vice-président du Mouvement Baguinè-so, de Yacouba YALCOUYE et de plusieurs ressortissants du centre.
Selon M. YALCOUYE, l’attaque a commencé aux environs de 16 heures. Les assaillants sont arrivés à bord de 8 pick-up au lieu de 4 préalablement annoncés et de plusieurs motos. M. YALCOUYE a indiqué que, pour mieux tromper la vigilance des villageois, leurs bourreaux avaient camouflé quatre des 8 huit véhicules avec du sable. Puis ils ont fait irruption dans les villages avec les quatre autres. Les véhicules arboraient, tout comme leurs occupants, les couleurs de l’armée malienne. C’est ainsi qu’ils ont pu surprendre la plupart des victimes qui ensemençaient leurs champs.
A croire le rapporteur, certains jeunes, qui ont été tués, ont préféré se sacrifier en affrontant leurs ennemis pour permettre à leurs parents de fuir. Sinon, dit-il, le bilan de 36 morts dans les quatre villages de Djimto, Dialakanda, Guari et Pangadougou aurait été plus lourd.
Parlant de l’armée, une base existe à 20-25 km du lieu de l’attaque. Tous les intervenants au cour du point de presse ont dénoncé la lenteur des forces de sécurité basées à Sokoura. Bien qu’ils avaient été alertés, les soldats maliens ne seraient arrivés que 3 heures après le départ des assaillants. Ceux-ci ont pillé et incendié tous les villages. Le lendemain de l’attaque, les FAMA ont poursuivi leur patrouille dans la zone. Elles ont, elles aussi, été victimes d’une embuscade des mêmes groupes armés. L’armée y a perdu au moins 9 éléments selon les organisateurs du point de presse du jour.
Pour l’incapacité du gouvernement à gérer la crise dans le Pays Dogon, le mouvement Baguinè-so, la jeunesse Guinna_Dogon et Collectif des associations des jeunes du Pays_Dogon, ont demandé le limogeage du premier ministre Boubou_Cissé. Ils dénoncent son indifférence dans cette crise. Cette attitude a occasionné la multiplication des attaques barbares au centre du Mali :
“Il faut dire la vérité aux Maliens au lieu de la dissimuler. Ceux qui ont attaqué la communauté dogon ne sont pas des Djihadistes mais des peuls et nous les connaissons. Donc il faut avoir le courage d’appeler le chat par son nom. Si on n’est pas Maliens, qu’ils nous disent ”
a laissé entendre Moussa YALCOUYE, un jeune ressortissant de Bankass. Avant la fin de cette rencontre, un rescapé qui a perdu quatre membres de sa famille dans ces attaques a interpellé l’Etat malien et toutes les bonnes volontés à venir au secours de cette zone du centre qui est endeuillée presque chaque jour.
Ben Chérif
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