//LA COUR CONSTITUTIONNELLE CHAMBOULE TOUT: APRES LES RÉSULTATS FINAUX DES LÉGISLATIVES, LE PAYS SOUS HAUTE TENSION

LA COUR CONSTITUTIONNELLE CHAMBOULE TOUT: APRES LES RÉSULTATS FINAUX DES LÉGISLATIVES, LE PAYS SOUS HAUTE TENSION

Rien ne va plus dans le pays. Le Mali est sous haute tension.  Pandémie, délestage, insécurité et maintenant troubles post électoraux. De Kayes à Sikasso en passant par Kati, Bougouni Niena, des pneus sont brûlés, des barricades érigées. Comment une institution aussi respectable et sérieuse peut faire des erreurs aussi basiques où il y ait une différence entre ce qui est prononcé et ce qui est écrit. Vu ces résultats, la Cour Constitutionnelle a choisi de donner la victoire au RPM et à l’ADEMA, partis au pouvoir, de la plus belle manière, en annulant les centres de vote dans plusieurs localités. C’est inadmissible pour les observateurs.

L’Arrêt rendu par la Cour constitutionnelle le 30 avril change les résultats des législatives maliennes dans plusieurs localités comme Bougouni, Sikasso, Kati, ou encore les communes I, V, et VI de Bamako. Cette décision étonne une grande partie des populations, comme le disent certains ; c’est un braquage électoral.

Pour rappel, en avril 1997, Madame Manassa DANIOKO a annulé l’ensemble des législatives pour absence de fichier électoral. Or, deux petits mois plus tard, elle a validé les résultats de l’élection présidentielle du 11 mai 1997 alors qu’un fichier fiable ne pouvait être matériellement confectionné dans cet intervalle de temps.

Résultat : le pays a plongé dans une crise politique très grave. À la présidentielle de 2002, la Cour a annulé 400 000 voix en commune IV pour pouvoir empêcher le candidat IBK d’accéder au second tour. À l’occasion, le Mali est passé tout près d’une guerre civile. La même année (2002), alors que le parti ADEMA avait obtenu 57 députés et s’était classé en tête des législatives, la Cour lui a ôté une trentaine d’élus pour affecter au RPM d’IBK une relative majorité parlementaire.

Pour les observateurs, si la Cour se permet de falsifier à sa guise le verdict des urnes, c’est parce que la Constitution du Mali lui en donne tous les pouvoirs. Non seulement elle a le pouvoir d’annuler ou de réajuster des voix à son gré, en plus, ses décisions sont sans recours.

En plus de cela, il ne faut pas oublier que 06 des 09 juges de la Cour sont nommés par le pouvoir en place, 03 par le Président de la République et 03 par le Président de l’Assemblée nationale. Dès cet instant, lesdits magistrats sont beaucoup plus sensibles aux intérêts du pouvoir.

Dans ce pays, habituellement, ce sont les partis politiques de l’opposition qui formulent des requêtes après la proclamation des résultats provisoires. En ce qui concerne les récentes élections législatives, c’est la majorité présidentielle qui veut coûte que coûte arracher des sièges auprès de la Cour constitutionnelle.

Finalement, à quoi sert d’aller voter si les résultats des urnes sont falsifiés en faveur des mauvais perdants par les sages de la Cour constitutionnelle ? Quel mépris à l’égard des électeurs et des électrices ! Avant les élections, on les manipule avec des promesses sans lendemain et après les élections on les instrumentalise pour semer la terreur. Soyez convaincus que deux politiciens ne se battront jamais pour l’intérêt des électeurs mais pour leur propre intérêt ou leur propre privilège. Après la proclamation des résultats, soyons des démocrates et des républicains. Apprenons à féliciter nos adversaires. La défaite d’aujourd’hui nous aide à préparer la victoire de demain. Oui à l’adversité dans la politique mais non à la violence et à l’animosité. Cultivons l’esprit du fair-play. Vous conviendrez que la plupart des gens qui déposent des recours à niveau de la cour constitutionnelle sont des députés sortants, des gens qui se croyaient intouchables. Cette nouvelle pratique des mauvais perdants est une bonne chose car elle est la preuve que le vent est en train de changer de direction.

ALY COULIBALY

By |2020-05-04T06:27:00+02:00mai 4th, 2020|ACTUALITE|0 Comments

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