Pendant trois décennies, le Mali avait vécu sous des régimes de parti unique ou même des régimes sans partis. La destitution du général Moussa TRAORE le 26 mars 1991 a conduit à l’instauration du multipartisme et au processus actuel de démocratisation du pays. Depuis cette date, les observateurs s’accordaient volontiers à présenter le Mali comme le pays africain ayant le mieux réussi sa transition vers la démocratie et le multipartisme. A la veille des élections générales de 1992 (référendum, municipales, législatives et présidentielles) le paysage politique comptait déjà quarante-huit partis politiques. Depuis lors, le nombre des partis politiques ne fait que croître. Cependant, cette inflation politique n’est pas sans créer des problèmes. Aujourd’hui la démocratie tant souhaitée par les initiateurs est mal vue et baisse au fur et à mesure. Pourquoi cette régression ?
Le régime démocratique a vu le jour en 1991, plus précisément par la chute du président moussa TRAORE. Des années après, ce régime qu’on avait accueilli à bras ouvert ne fait plus l’unanimité aujourd’hui. Les leaders des partis politiques semblent oublier la notion de démocratie. Qu’est-ce que la démocratie : Le mot démocratie tient ses origines du grec : dêmokratia, formé de dêmos, « peuple », et de kratos, « pouvoir ». On parle donc de pouvoir du peuple, de gouvernement du peuple.
Abraham Lincoln, Président des États-Unis de 1860 à 1865, aurait un jour déclaré que la démocratie était « le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple »1. Suivant ce principe, la souveraineté appartient donc au peuple, qui choisit ceux qui le gouverneront. Selon sa définition, la démocratie est-elle de fait au Mali ? On peut dire oui dès son avènement. Mais depuis un certain temps, la notion de démocratie a perdu sa valeur. On constate une chute très rapide de ses valeurs. Cette perte est la faute des initiateurs, car depuis son instauration, depuis 1992, c’est eux qui sont au pouvoir. Certes, les personnes changent mais c’est le même système et le même régime. La plupart des autres partis politiques aujourd’hui sont issus du premier grand parti, l’ADEMA. D’Alpha Oumar Konaré à IBK tous ces présidents viennent de ce parti.
Pourquoi cette chute des valeurs de la démocratie ?
Malgré le nombre très élevé des partis politiques au Mali, rien ne change et rien n’avance. Les politiciens deviennent des profiteurs, dès que quelqu’un se sent frustré, il crée son parti et commence à critiquer celui qui est au pouvoir. Le régime d’IBK est le plus vilipendé par les autres partis. Les mécontentements et les grognes se multiplient. Mais, chaque fois que les leaders de ces partis sont appelés pour occuper des postes ministériels, ils oublient du coup tout ce qu’ils critiquaient ou reprochaient.
On se souvient encore de l’attitude de certains partis. Le ministre THIAM, un jeune du parti ADP MALIBA a été sur les lèvres de tout le monde lorsqu’il a accepté de rentrer dans la majorité. Aujourd’hui le leader du parti Alou DIALLO est dans la mouvance présidentielle.
Des députés élus sous les couleurs d’un parti politique, quelques temps après, se retrouvent dans un autre parti pour des intérêts personnels. Ils sont nombreux dans cette situation, dans la 6ème législature du Mali. Seul l’URD est dans l’opposition. Et encore, une opposition dont il fait douter. Tous les autres sont rentrés dans des parlements de la majorité. Les 3 députés du parti SADI ont intégré un groupe parlementaire de la majorité sans l’avis de leur leader OUMAR MARIKO. Suite à cette situation, lors d’une conférence de presse, le Dr OUMAR MARIKO a donné un ultimatum à ces députés ce lundi 1er juin.
Les politiciens aujourd’hui ne prennent plus l’avis des populations, et en tiennent encore moins compte! Ils viennent à la politique pour leurs intérêts et non pour le pays.
On oublie que c’est grâce à cette population qu’ils sont maires, députés ou présidents. Voilà certaines actions et attitudes des politiciens qui dégradent les valeurs de la démocratie au Mali. C’est à nous population de mettre de l’ordre. Nous devons sanctionner tous ces véreux qui trompent la vigilance et l’ignorance des citoyens. Les Maliens ne choisissent pas leur président. L’injustice règne toujours et c’est les pauvres qui ramassent toujours les pots cassés. Par contre, d’autres pensent que cette démocratie doit être renforcée et consolidée les acquis. La démocratie malienne a une histoire antérieure aux évènements du 26 mars 1991. Le processus ainsi enclenché doit continuer, parce que des hommes et des femmes ont donné leur vie pour une nouvelle heure. A eux, notre reconnaissance.
ALY COULIBALY
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