Pour contribuer à l’apaisement, une autre délégation composée des présidents Mahamadou Issifou (Niger), Macky Sall(Sénégal), Nana Akoufo-Addo(Ghana), de Muhamadou Buhari (Nigerian), Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire) et certaines personnalités de l’espace CEDEAO sont attendus demain à Bamako. Cette énième médiation interviendra à la suite de l’échec des négociations initiées par la communauté africaine la semaine dernière à l’hôtel SALAM de Bamako coura avec pour objectif de trouver un terrain d’entente entre les acteurs de la crise politique et institutionnelle qui secoue notre pays depuis quelques temps.
La médiation entre le chef de l’Etat et le mouvement du 5 juin s’est soldée par un échec. Le mouvement a exprimé son désaccord sur le plan de sortie de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO). Ainsi, les Présidents du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Sénégal tenteront demain de convaincre les membres contestataires du régime qui, malgré cette médiation africaine estiment non-négociable le départ du Président Ibrahim Boubacar Keita et maintiennent le cap à travers la désobéissance civile jusqu’à ce que le Chef de l’exécutif démissionne. Qu’est-ce qui fait courir ces Présidents des pays africains ? Cette visite interviendrait-elle uniquement pour réconcilier les Maliens ou pour empêcher l’opposition de mettre le grapin sur un régime en place.
Sur le plan politique surtout à l’approche des élections dans beaucoup de pays de la sous-région, de nombreux chefs d’Etat africains n’apprécieraient guerre que l’opposition au Mali prenne le dessus sur le régime en place. Ils tenteront le tout pour le tout pour affaiblir cette dernière afin de ne pas permettre que l’exemple malien ne se répète chez eux. « (Je pense que la CEDEAO a d’abord commis une erreur d’analyse car elle est restée superficielle dans son approche. Elle a réduit toute la crise malienne au deuxième tour des élections législatives. Or ça ce n’est que la partie visible de l’Iceberg », pense Choguel Kokala MAIGA de la mission de médiation de la CEDEAO.
S’agissant du plan sécuritaire, les Présidents membres de la sous région sachant que la stabilité de leur pays repose sur le maintien du régime mettront tout en œuvre pour éviter que les évènements du mars 2012 se répètent. Rappelons que c’est le renversement du pouvoir qui a transformé le sahel en un lieu où opèrent quotidiennement les islamistes radicaux. Selon l’ancien Président Nigérian Olusegun Obasanjo, le Mali est la digue. Si elle tombe, une vague d’insécurité menacera toute la partie occidentale de l’Afrique. Toute la sous-région pourrait en subir les conséquences, du Sénégal au Niger en passant par le Burkina Faso.
Béchir Ben Haidara
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