Le Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) est aujourd’hui celui qui regroupe des frustrés du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Parmi eux comptent les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 qui réclament en vain l’application de l’article 39 jusqu’au mardi dernier. Or, cette disposition appliquée leur donnerait un certain nombre d’avantages dans l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Au moment où le président IBK annonçait accepter l’application dudit article, certains syndicats de la synergie avaient déjà regagné le Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Ces enseignants vont-ils continuer à militer dans ce mouvement même après avoir obtenu satisfaction?
C’est la principale question qui remue les lèvres en ce moment. Les enseignants n’auront plus de raison de combattre le régime puisque le point de revendication qui a secoué le monde scolaire est désormais un triste souvenir. Selon un adage : “Après la pluie, c’est le beau temps”. Peut-on imaginer que malgré ce beau temps, les enseignants resteront toujours au sein de ce mouvement d’opposition?Aujourd’hui, rien de plus sûr.
Selon certains, bien que l’article soit accepté, la crise de confiance persiste entre leaders syndicaux et pouvoir en place.
Raison pour laquelle, il serait difficile pour ceux qui ont adhéré au M5-RFP de quitter tout de suite le navire. C’est ce qu’on peut imaginer lorsqu’on écoute Mamadou Diabaté, enseignant à l’Institut de Formation des Maîtres (IFM) de Bougouni. Malgré la joie qui l’anime, il veut rester encore prudent : “La décision du président IBK d’appliquer l’article 39 sur toutes ses formes et immédiatement m’a grandement ému. Mais, j’attends les décisions de la commission de conciliation avant de crier victoire. En attendant, je dis merci au Président de la République pour cette sage décision “.
Pour donner suite donner suite à la décision du président IBK, avant-hier, le Gouvernement, représenté par le secrétaire général du ministre de l’Education Nationale et les syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont finalement signé le procès-verbal de Conciliation, le 17 juin 2020. Les syndicats signataires sont les suivants : SYPESCO, SYNEB, SYNEFCT, SYNESEC, SYLDEF, FENAREC, COSES et le SNEC, A sa sortie de cette rencontre, Adama FOMBA, secrétaire général du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (Sypesco), aussi porte-parole de la coalition de syndicats de l’éducation a dit ceci : “Nous étions déterminés à arracher ce résultat sans pareil dans l’histoire du syndicalisme du secteur de l’éducation. Nous y sommes parvenus”.
En guise de rappel, cette crise était liée à l’application de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant qui stipule: “Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et Spéciale”. Maintenant la crise scolaire au Mali est derrière nous. Elle est devenue un mauvais souvenir. Pour les enseignants qui ont rallié le M5-RFP, quel serait l’intérêt d’y rester? Les prochains jours nous en diront plus.
Boubacar DIARRA
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