A défaut de dialoguer avec le pouvoir, après la manifestation du vendredi 19 juin 2020, le M5-RFP risque de se discréditer auprès de la CEDEAO et de la communauté internationale. Le mouvement anti-régime avait promis de rencontrer le Président de la République après la marche. Tout manquement à cet engagement
sera confondu à des menaces dans le vide. Concrètement, à la lumière de la composition du M5-RFP, l’on pourrait déduire, primo, que le M5-RFP savait que le Président de la République ne démissionnerait pas sur une injonction dite à partir de la place de l’indépendance. Secundo, hier dans l’après-midi, en envoyant ses représentants à Koulouba remettre à IBK leur lettre de démission, le M5-RFP n’est-il pas en train de berner les Maliens ?
Le mouvement n’ignore pas que le Président aussi dispose de soutiens politiques et associatifs, des soutiens qui le suivent avec une vigilance républicaine et professionnelle. Il a l’armée malienne à ses côtés. On ne peut pas destituer un Président en quelques heures de regroupement juste par un ultimatum.
Nous devons aller à l’essentiel. L’après covid19 sera encore très difficile. L’économie malienne doit se relancer et le Mali doit se développer.
Lors de son adresse à la nation le 14 juin 2020, après avoir consenti de gros efforts, le Président de la République avait indiqué que sa porte était ouverte et sa main toujours tendue. ” Car il nous faut rester ensemble dans ce grand dessein pour le Mali. Ce projet d’un grand Mali, je n’ai jamais cessé d’y croire. Il est à notre portée !” insistait-il avant de poursuivre” L’exceptionnelle gravité du moment commande que nous nous serions les coudes, que nous soyons plus solidaires que jamais. Car après tout, ce que ce pays nous demande, c’est de donner son importance à chaque Malien afin de nous hisser, ensemble, à la hauteur de l’Histoire”. Avec le dialogue tout finit toujours par s’arranger entre Maliens.
Alors après cet appel au dialogue, que veut réellement le M5-RFP ?
Au sortir de la manifestation du vendredi 2020, beaucoup sont déçus du côté des manifestants : ils voient, désormais, en face d’eux, des frimeurs.
Sory I. Cissé
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