La dynamique enclenchée par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), regroupant l’ensemble des acteurs maliens (responsables politiques, religieux, et ceux de la société civile) pour amorcer un véritable changement au Mali à travers la reprise en main des affaires de l’Etat par le peuple et pour le peuple, connaitra-t-elle une interruption inattendue ?
La question se pose aujourd’hui avec acuité, si l’on se réfère au sermon du vendredi dernier du Chérif Bouillé Haidara du Nioro du Sahel. En effet, celui-ci, à travers les propos qu’il a tenus, semble être dans une dynamique de donner une seconde chance à IBK…
En effet, dans son sermon du vendredi dernier, Chérif Bouillé Haidara, sans se démarquer clairement des acteurs du M5-RFP, et sans aucune consultation préalable avec les responsables de ce mouvement, s’est donné la liberté de faire ce qu’on peut appeler une proposition de sortie de crise au Président IBK. Ainsi l’entend-on clairement plaider pour le maintien de Boubou Cissé à la primature à la tête d’un gouvernement restreint de 22 à 25 membres et de certains ministres, non pas sans revenir sur sa demande faite à IBK : celle de se débarrasser (écarter s’entend) de son fils Karim, un porte-malheur, selon lui, à cause de sa boulimie financière, de son effronterie et de son manque de respect, ainsi que de Manassa Danioko, présidente de la Cour Constitutionnelle, et de Moussa Timbiné, l’homme à la manchette devenu, sur instigation et recommandation du président IBK himself, président de l’Assemblée Nationale du Mali ! Il propose aussi que les départements ministériels de souveraineté (Défense, Sécurité Intérieure, Administration Territoriale, Economie et Finances et Affaires Etrangères) soient confiés à des personnalités d’expériences connues pour leur intégrité et leur compétence, même si lui-même en cite des noms, tout comme ceux de certains qu’il souhaiterait voir intégrer la nouvelle équipe, la mise place d’une garantie empêchant le président de la République de limoger les ministres du nouveau gouvernement, qui devront rester en poste jusqu’en 2023.
Ces propositions du Chérif de Nioro, comme nous l’avons souligné, risquent d’impacter négativement sur la dynamique en cours pour sortir le Mali de l’ornière, dont le socle est le départ du Président IBK.
En effet, ces propositions, même si elles n’ont aucun caractère contraignant pour l’ensemble des acteurs du M5, sont tout de même de nature à faire fléchir l’imam Mahmoud Dicko, l’une des têtes, sinon la tête de proue du Rassemblement des Forces Patriotes. Et pour cause, nous savons toute l’estime et la considération que voue Mahmoud Dicko pour le Chérif Bouillé Haidara, pour oser aller au-delà des limites proposées par ce dernier. Même sachant qu’il perdrait beaucoup de sa superbe en empruntant un tel chemin, Mahmoud Dicko se verrait forcement contraint de pencher vers les options du Chérif… Or le M5 sans Mahmoud Dicko, disent certains, c’est comme un serpent sans tête ! Choses que réfutent certains acteurs du M5, qui voient en la déferlante désormais constituée pour faire plier bagage à IBK et qui prend de jour en jour de l’épaisseur, une véritable force de pression avec ou sans Mahmoud Dicko. Pour eux, le mouvement doit continuer jusqu’à la satisfaction totale de la principale revendication : la démission d’IBK ! D’autres, nous rapporte-t-on, se veulent plutôt réserver pour le moment. Quelle marge de manœuvre disposent alors les membres du M5-RFP pour compenser l’absence de Dicko ? Une seule certitude : il y a comme une volonté de faire tout foirer du côté du Nioro du Sahel ! Pourquoi ? Allez-y savoir !
Maimouna Doumbia
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