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LE REGNE DE LA VIOLENCE ET DU NON-DROIT A GAO: EXCÉDÉE, LA JEUNESSE INTERPELLE LES AUTORITÉS ET LES FORCES INTERNATIONALES

La Cité des Askia est une redoutable poudrière en gestation. C’est ce tourment que traduit une correspondance que la jeunesse de Gao a adressée aux hautes autorités administratives et militaires du Mali ainsi qu’à la Minusma. La jeunesse voudrait exprimer son inquiétude et son ras-le-bol face à l’atmosphère de non-droit qui rythme le quotidien de la population. Selon eux, en effet, c’est au su et au vu des représentants de la communauté internationale que la ville est le théâtre de scène de pillages, d’enlèvements, d’assassinats et d’expropriations à mains armées.

Peu à peu  la ville devient un Far-west. A Gao, ce n’est plus un secret : tout le monde dispose d’une arme, agit selon ses instincts et comme bon lui semble, expliquent les auteurs de la correspondance. En même temps, la jeunesse dénonce l’indifférence de toutes les forces censées garantir la sécurité de la contrée. Cette autorité responsable de la sécurité des citoyens a choisi de croiser les bras et d’abandonner les populations à leur triste sort. La jeunesse en appelle, par la même occasion, à une forte implication des autorités maliennes et de la communauté internationale, des FAMa ainsi que des forces étrangères pour ramener urgemment la confiance.

Sous la signature de Soumana Ahmadou, la sonnette d’alarme de «Force G» également est parvenue au Cadre de concertation des notables de la ville. Elle sonne pour nombre d’observateurs en un avertissement que lance la jeunesse de Gao, visiblement excédée et dont l’exaspération et le refus de résignation se sont souvent manifestés par une violence incontrôlable aux allures parfois xénophobes. C’est pourquoi des notabilités et ressortissants de Gao sont à pied d’œuvre pour désamorcer la crise.

Cette effervescence est susceptible de donner plus de retentissement à la manifestation du 5 juin de Bamako. Surtout, elle risque d’occasionner une vicieuse connexion entre l’Imam Mahmoud DICKO et certains milieux apparentés de la Cité des Askia.

«Il s’agit d’une réelle poudrière et nous sommes en train de tout essayer pour obtenir une accalmie», a confié un responsable très engagé dans les négociations avec la jeunesse. Ce responsable invite les plus hautes autorités à anticiper sur le risque latent de fragilisation du régime, et donc du pays tout entier.

Par ailleurs, il faut noter que les signaux lancés par la jeunesse de Gao interviennent dans un contexte dominé par une «colonisation» graduelle de la région par une vague intrigante d’allogènes. Il s’agit, selon plusieurs témoignages, d’inconnus en provenance essentiellement du Moyen-Orient. Ces étrangers infestent littéralement les villes et paradent à bord de pick-up à pertes de vue. Selon les mêmes sources, ils convergent vers la localité de N’Ta hakka (entre Gossi et Gao) où la découverte d’un important gisement de minerais est en passe d’attirer à la région une nouvelle situation propice à la criminalité aux dépens de la stabilité et de la quiétude des communautés locales.

LAYA DIARRA

By |2020-06-08T14:31:44+02:00juin 8th, 2020|A LA UNE, ACTUALITE, SÉCURITÉ|0 Comments

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