Placée sous contrôle judiciaire fin mars avec interdiction de quitter le territoire français, la chanteuse franco-malienne a rejoint Bamako par avion privé il y a quelques jours. La chanteuse franco-malienne a rejoint le Mali en violation d’une interdiction émise par la justice française qui devait la remettre à la Belgique dans le cadre d’une procédure liée à la garde de sa fille, a indiqué dimanche son avocat. Suite à cela le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale a reçu hier matin les ambassadeurs de la Belgique et celui de la France. Le ministre Tiébilé Dramé dans les échanges, demande de privilégier l’intérêt de l’enfant qui n’a que 5 ans.
« C’est une mère aux abois qui a peur qu’on lui arrache son enfant, c’est pour ça qu’elle est partie au Mali, où elle habite », a expliqué à l’AFP Me Kenneth Feliho.
Dans un texte intitulé « Je ne suis pas une terroriste », l’artiste a expliqué les raisons de son acte sur les réseaux sociaux : « Je suis choquée que puisse être utilisé ainsi contre moi le mandat d’arrêt européen comme méthode de chantage prenant en otage ma carrière internationale dans une affaire qui aurait dû trouver une solution par le système judiciaire malien, car s’agissant de la sécurité et l’épanouissement d’une enfant citoyenne malienne vivant au Mali ». Elle a précisé qu’elle avait pu quitter la France, par avion privé, « en vertu de la protection que [lui] confère [son] passeport diplomatique malien ». « Six heures après, j’étais à Bamako chez moi auprès de mes enfants », a-t-elle ajouté.
Son arrivée à Bamako, a suscité un intérêt particulier au niveau de la diplomatie du Mali. Ce lundi 18 mai 2020, dans un communiqué de presse, les ambassadeurs de la Belgique et de la France ont été reçus par le ministre Tiébilé Dramé le chef de la diplomatie malienne.
Les échanges ont porté sur cette violation judiciaire de l’artiste Rokia Traoré. Tiébilé Dramé a souhaité qu’on privilégie l’intérêt de l’enfant qui n’a que seulement 5 ans. Il a aussi encouragé les avocats des deux parties à se rapprocher pour trouver une solution équitable. Le gouvernement a également invité le père de l’enfant et son avocat à venir au Mali afin de poursuivre la recherche d’un juste compromis.
Il faut rappeler qu’en mars dernier l’artiste Rokia Traoré avait été incarcérée en raison d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice belge. Elle avait été mise en examen pour « enlèvement, séquestration et prise d’otage », à la suite du non-respect d’un jugement rendu fin juin 2019 qui exigeait la remise de sa fille de 5 ans à son père belge, dont elle est séparée. Selon son avocat, une décision de la justice malienne a accordé à la chanteuse la garde de sa fille. Espérons que les avocats et les deux parents puissent trouver un terrain d’entente pour l’épanouissement de l’enfant.
ALY COULIBALY
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