« MANASSA EST VENUE A NIORO POUR SE CONFIER ET DEMANDER MON SOUTIEN EN VUE DE SON MAINTIEN A LA COUR CONSTITUTIONNELLE »
Tout porte à croire aujourd’hui qu’entre le président de la République Ibrahim Boubacar KEITA et Bouyé, ce n’est plus le parfait amour. Le discours du chérif de Nioro le démontre à suffisance chaque fois qu’il est amené à aborder la situation socio politique du pays. Pour défendre son honneur et sa dignité, Bouyé a promis d’affronter celui qui, naguère, était son protégé sur le landerneau politique malien. Bouyé, en plus d’avoir soutenu financièrement IBK dans une élection, l’a assisté sous d’autres formes selon ses dires. Ainsi, le leader religieux qui s’estime trahi par l’homme et son clan, dévoile dans les plus petits détails tout ce qui s’était passé entre eux loin des regards des Maliens. Or, ils lui doivent toute la place de privilégiés dans la République.
De ses déboires avec l’ancien président Alpha Oumar Konaré à l’élection et la réélection d’IBK pour un second mandat, en passant par le régime du président Att, rien n’a été occulté par le chérif visiblement déçu par l’arrogance du Président et de son fils élu député pour la première fois avec le soutien du chérif. Le Président de la Cour Constitutionnelle Manassa Dianioko en a également reçu pour sa dose dans le discours de Bouyé. Le chérif est revenu sur sa visite à Nioro. Manassa était allée se confier à lui et lui demander un soutien en vue de se maintenir à la présidence de la Cour Constitutionnelle.
Le chérif, qui en avait sans doute trop sur le cœur, a profité de sa traditionnelle sortie de vendredi pour tout déballer. Lisez la traduction libre de son intervention à Nioro le vendredi 22 mai 2020. Compte rendu de l’intervention du Chérif après la prière : « Aujourd’hui, je m’en vais vous parler d’un sujet qui peut ne pas plaire à beaucoup, mais les plus honnêtes d’entre vous ne m’en voudraient jamais. » En parlant du Président IBK, le Chérif a dit ceci : «Ce que tu ne sais pas et que tu ne sauras jamais, c’est que moi je suis un homme de Dieu. Ce que tu obtins de moi comme bien, tu ne l’auras avec nul autre ; tu le sais bien….Dieu seul détient tous les pouvoirs, mais a confié certains aux hommes, ici-bas. A ton retour de Nioro, après la visite que tu m’as rendue bien avant ton élection, sais-tu bien ce qui a failli arriver à ton vol. Ce jour, quand tu pris la route de l’aéroport avant même que tu n’y sois arrivé, je t’ai fait rebrousser chemin pour te remettre ce que tu sais. Ton garde du corps et mon interprète en ont été témoins. A votre départ, tous les membres de ta délégation étaient témoins de ce qui s’était passé avec votre avion. Et c’est toi-même qui les rassuras au motif que Bouyé t’a remis quelque chose qui vous sauvera tous…. Quand tu avais voulu succéder à Alpha, je suis celui qui a été franc avec toi en te disant que tu ne serais pas son successeur. Vrai ou faux, tu le sais… Après que tu a été viré de l’ADEMA, tu m’as envoyé ton garde du corps pour demander mon avis pour ton exil au Niger où j’ai contribué à ton installation. Je te soutenais jusqu’à ton retour au pays et pour lequel retour tu as requis, également, mon avis…
« Une fois au Mali, Amadou Toumani Touré voulait t’anéantir politiquement. Là, encore, j’avais été d’un grand apport auprès du Président ATT afin qu’il t’accorde des faveurs. Vrai ou faux, tu le sais. ATT en a été également témoin… En 2013, quand tu es venu chez moi pour ta campagne présidentielle, tu m’a avoué ouvertement que tu n’avais pas d’argent et que tu comptais aller voir un de tes amis à l’extérieur pour un prêt. A ton retour de chez cet ami, tu m’as appelé pour m’expliquer que tu n’avais pas été satisfait à hauteur de souhait. Ainsi, je t’ai donné de l’argent pour ta campagne.
« Une fois élu, j’étais la première victime de ton régime à travers un de mes fils à qui tes forces de l’ordre ont infligé des coups et blessure volontaires. Ton fils Karim que j’ai soutenu, également, a planifié une attaque contre une partie de ma famille à Guiré, dans la zone de Nara, en complicité avec Mohamed Bakayoko, le fils de Tiécoro.
« Tous ceux-là qui t’on aidé à travers ma modeste personne ont tous fini par être victimes de ton régime… En plus de Karim, tu as un autre catalyseur qui veut enflammer ce pays. Je parle de Manassa. Elle-même avait voulu te tricher en 2013 ; je lui avais envoyé, dès le premier tour, des émissaires pour la mettre en garde contre tout tripatouillage des résultats. Es-tu au courant de cela, IBK ? Après le deuxième tour de l’élection présidentielle, Manassa elle-même est venue me voir à Nioro pour se confier et demander mon soutien pour qu’elle soit maintenue à la tête de la Cour Constitutionnelle. Je ne fais jamais de bénédictions à quelqu’un pour son argent. Cependant, après qu’elle a été réélue au poste de Président de l’Institution, elle est revenue me verser un intéressement que j’ai accepté à titre de « HEDAYE ». Je comprends que tous ceux qui sont avec toi me manquent du respect, à commencer par ton fils, ensuite ton parti et tes collaborateurs.
« Par ta faute, ton parti a affirmé que je n’ai rien fait pour ton élection et que c’est par leur seul effort que tu as été élu. Désormais, retiens qu’il n’y a plus de confidence entre nous. Fini, le temps des discrétions et place au pot-aux-roses. Et je défendrai mon honneur et ma dignité. Que toi et ta compagnie en soient d’accord ou pas, c’est grâce à moi que tu occupes cette place aujourd’hui. Et d’ailleurs, toi-même, tu en es conscient. Je te combats et te combattrai jusqu’à nouvel ordre et cela, au risque et au péril de tout ce qui peut m’arriver.
« Tu n’as eu d’autres récompenses que de permettre aux tiens d’être arrogants à mon égard. C’est avec les agissements de cette petite dame, cette destructrice de Manassa que tu me récompenses? Tu me trouveras dressé sur ton chemin. Je suis prêt à t’affronter, à défendre mon honneur et ma dignité. Sache que tu me trouveras dressé contre toi. J e n’ai que faire de tes biens pour en avoir assez, moi… Je suis prêt à t’affronter en bien ou en mal ; tu me trouveras sur ton chemin et cela au risque de ce qui peut m’arriver à moi ou à toi. Wassalam !»
Cheick COULIBALY, Porte-parole de l’Union des Jeunes Hamallistes.
LAYA DIARRA
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