En cette période de crise sanitaire à cause de la pandémie de Coronavirus qui sévit dans notre pays depuis quelques semaines maintenant, les travailleurs des Centres Hospitalier Universitaire (CHU) et autres hôpitaux du district de Bamako et de Kati interpellent les autorités à prendre les dispositions nécessaires dans l’intérêt du peuple malien. L’annonce a été faite hier par les leaders des Comités syndicaux desdits établissements sanitaires. C’était à la faveur d’une conférence de presse, tenue mardi 28 avril 2020 dans les locaux du CHU Gabriel Touré.
Le Mali, tout comme le reste du monde, est en face d’une crise sanitaire sans précédent. Conscient de la faiblesse de notre système sanitaire à faire face à une pandémie comme le Coronavirus, le personnel soignant des Centres Hospitalier Universitaire (CHU) et autres hôpitaux du district de Bamako et de Kati, se voyant en première ligne pour gagner cette guerre sanitaire, interpelle les autorités à les outiller pour le bonheur des maliens. Sans quoi, les comités syndicaux de ces différents établissements sanitaires n’excluent pas de projeter une grève dans les jours, voire de semaines à venir. Pour mieux édifier les hommes de médias, des leaders syndicaux y étaient présents à savoir : Pr. Moussa DIARRA, Dr. Ahmadou MAÏGA, Dr. Mahamadou DAMA, Dr. Abdoul Karim DOUMBIA, Fousseyni COULIBALY, Dr. Locéni BENGALY.
C’est l’ensemble des comités syndicaux des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) et autres hôpitaux du district de Bamako et de Kati qui se mobilisent pour que les agents sanitaires soient outillés et protégés dans la lutte contre le COVID-19.
Faut-il le rappeler, depuis quelques jours cette situation faisait annoncer le dépôt d’un préavis de grève de 72 heures allant du mercredi 06 mai au vendredi 08 mai 2020. Et en cas de non-satisfaction des revendications, les syndicats se réservent le droit de poursuivre par une grève de 120 heures (lundi 11 mai au vendredi 15 mai 2020) sans autre préavis.
Selon les conférenciers, ledit préavis n’a jamais été déposé auprès du ministre du Dialogue Sociale, du Travail et de la Fonction Publique. Donc, c’était un document qui avait fait fuite du circuit avant qu’il ne soit officiel. Ce qui explique que l’intention demeure toujours. Car, les syndicalistes n’excluent pas d’envisager la méthode forte si les doléances ne sont pas satisfaites.
Et les points de revendication préalablement annoncés dans les colonnes de presse et sur les réseaux sociaux sont presque les mêmes que ceux qui ont été annoncés hier par lesdits comités syndicaux. Les revendications portent sur :
- Le respect des engagements pris par les autorités;
- La garantie de la sécurité du personnel ;
- L’amélioration des conditions d’accueil d’hospitalisation et des soins des patients;
- L’avènement d’une bonne gouvernance hospitalière.
“C’est pourquoi nous osons croire que dans un bref délai, nos plus hautes autorités s’activeront à satisfaire les préoccupations suivantes. Il s’agit notamment de :
- Rendre effectives les mesures de sécurité et de motivation du personnel dans le cadre de la lutte contre l’épidémie à Coronavirus ;
- Mettre le personnel Bi-appartenant léser dans ses droits en payant intégralement leurs arriérés d’émoluments ;
- intégrant les dits émoluments dans leur salaire;
- uniformisant lesdits émoluments dans toutes les structures;
- relisant la convention hospitalo-universitaire en y associant tous les acteurs.
Aussi, ils demandent de parachever le processus d’intégration dans la fonction publique de l’Etat du personnel contractuel dont les dossiers ont déjà été traités en tenant compte de leur nouvelle situation administrative et en régularisant la situation de ceux qui sont déjà intégrés.
Les comités syndicaux exigent également de rendre effective la prise en charge gratuite des soins médicaux et du médicament du personnel socio-sanitaire assujettis à l’AMO conformément aux engagements et aux textes; d’améliorer les conditions de travail des CHU et hôpitaux concernés par :
- le recrutement du personnel qualifié,
- L’amélioration et l’adaptation des plateaux techniques en tenant compte de nouveaux défis sanitaires,
- l’octroi et l’augmentation substantielle de primes de fonction spéciales, des primes de garde et des primes de monture.
Toutes ces informations qui ont été précédemment annoncées prouvent à suffisance que l’intention d’arrêt de travail par lesdits agents étaient réelles. Il est important aujourd’hui que le personnel soignant se trouvant au devant du combat contre COVID-19 soit mis dans des meilleures conditions possibles de travail malgré le peu de ressources financières disponibles. Cela fait quand même partie de l’une des priorités du Chef de l’Etat qui avait pourtant annoncé, il y a quelques jours, qu’une prime spéciale sera accordée au personnel soignant dans la lutte contre le Coronavirus.
Il faut signaler qu’à la date d’hier 28 avril 2020, le Mali a enregistré 16 nouveaux cas positifs de COVID-19 sur 139 échantillons testés, 09 nouveaux patients guéris et 01 décès. Ce qui donne un total de 424 cas positifs enregistrés au Mali depuis l’apparition de la maladie, 122 patients guéris pour 24 décès dont 10 survenus en dehors des centres de prise en charge.
Boubacar DIARRA
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