La crise économique liée à la pandémie du COVID-19 n’épargne personne. Même le monde agricole est touché. Les producteurs de coton au Mali vont perdre plus du cinquième de leurs revenus lors de cette campagne 2020/2021. Le prix « bord champ », le prix au producteur garanti a été fixé à 200 francs CFA le kilo au lieu de 275 précédemment. Une chute principalement liée à la mauvaise situation du marché mondial de la fibre, particulièrement touché par les conséquences économiques engendrées par crise du coronavirus.
Les Etats du monde font de leur mieux pour relever les défis de cette crise. L’impact économique est sans précèdent. Tous les secteurs sont touchés. Le Mali premier producteurs de brut au monde connaît une baisse du prix bord champ pour cette campagne 2020/2021. De 275 f, on descend à 200 f, prix qui n’arrange pas les producteurs. Des usines textiles à l’arrêt en Asie, des cargaisons de fibres encore en attente d’exportation et le plongeon, début avril, du cours du coton à son plus bas niveau depuis 2009 ; la faiblesse des prix du pétrole ont rendu les fibres synthétiques plus compétitives que les fibres naturelles… Il n’en fallait pas plus pour que la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), qui gère la filière, décide de diminuer le prix au producteur. La CMDT table sur une production nationale de 700 000 tonnes. Avec cette chute de la rémunération de plus de 20%, certains coton-culteurs pourraient baisser les bras. Mais ce n’est pas le cas de Tahirou Dembélé, producteur de « l’or blanc » à Koutiala, qui appelle même à l’amélioration du rendement.
« Pour le moment, la meilleure solution est de produire beaucoup sur une petite superficie, par exemple 2 t/ha, soit 10 t sur 5ha. Mais quand vous cultivez sur 20 ha et que vous n’arrivez même pas à avoir 10 t, c’est une énorme perte. »
Le gouvernement malien devrait allouer la même subvention aux producteurs de coton lors de la campagne écoulée : 10 milliards de francs CFA. La CMDT et les autres acteurs de la filière ont d’ores et déjà décidé de réorienter l’utilisation de cette somme. Destinée auparavant aux intrants, elle servira cette fois à assurer un bonus de 15 francs CFA le kg aux producteurs. En dehors de la crise du coronavirus, le Mali traverse une crise économique et politique. Il sera difficile pour ce gouvernement de subventionner cette campagne. L’Etat fait face à de nombreuses charges. Pour l’heure, prions tous pour que le virus du COVID-19 puisse être éradiqué sur la surface de la terre. Ou un traitement efficace puisse être trouvé d’ici peu.
ALY COULIBALY
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