Suite aux évènements malheureux qui se sont déroulés et qui continuent de se dérouler à Bamako, l’Iman Mahmoud DICKO, parrain de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants (CMAS), autorité morale de la Plateforme M5-RFP, multiplie les sorties médiatiques. Il s’agissait de réitérer le maintien de son combat mais plutôt de façon pacifique, pacifisme dont les manifestants ne se sont pas encombrés. Hier, il a accordé une interview à nos confrères de Djoliba FM pour les mêmes objectifs, mener le combat tout en se préservant de la violence.
L’Imam DICKO a déployé d’énormes efforts pour que les leaders du M5-RFP renoncent à la démission du Président de la République. Qu’a-t-il dit à ce propos :”Je ne regrette pas les efforts que j’ai fournis. Au contraire, je persévérerai en allant vers l’apaisement. Il s’agit aujourd’hui de refaire le tissu social malien, de reprendre le Mali qui est en train de s’abîmer sous nos yeux. Parce que pour parler de l’Etat, de droit, de tout, il faut d’abord privilégier le Mali. La crise qui sévit ce dernier temps, c’est une crise qui n’est pas différente des autres. C’est une crise institutionnelle. Une pareille avait déclenché un coup d’Etat en 1968. Le régime est parti, mais la nation-Mali a demeuré. En 1991, il y a eu insurrection et coup d’Etat combinés. Tous ces régimes sont partis. Mais la nation a demeuré”, a-t-il laissé entendre.
“La crise d’aujourd’hui est une crise qui a entamé la nation même. Ce n’est pas l’Etat mais la nation même. Depuis 2012, l’effritement a commencé. Mais cherchons des solutions ici et là avec beaucoup de pays amis, pour que le Mali puisse reprendre. Il y a eu des élections en 2013. En 2014, il y a eu une tentative de replonger dans des crises. Il nous a fallu avoir des accords ; l’accord ‘Alger. En 2015, cet accord n’a pas réglé le problème de Kidal, d’ailleurs du Nord de façon générale.
Malheureusement, pendant que nous sommes à rechercher les solutions pour le Nord, le Centre s’embrase. Et maintenant, dans ces endroits, c’est des communautés qui ne s’entendent plus. Personne n’en connaît les raisons. Il y a le Sahel occidental dans la région de Kayes. Là aussi subsistent des velléités. A la longue, qui en sait ce qui pourrait advenir. Ce qui a révélé tout ce malaise, après les élections, c’est les résultats des élections ont mis en doute la crédibilité des Institutions de tutelles. En réalité, le soubassement demeure la mauvaise gouvernance. » a expliqué l’Imam DICKO.
“Tous les problèmes que le Mali connait aujourd’hui sont des problèmes nés de la mauvaise gouvernance. Que l’armée malienne soit dans une situation de déliquescence, qu’il y ait beaucoup d’autres soucis aujourd’hui, des problèmes auxquels on ne puisse pas trouver de solution, ce n’est pas autre chose que la gouvernance. Et le peuple est divisé. Un peuple qui n’est pas uni n’est pas un peuple capable de relever des défis. Aujourd’hui, nous sommes un peuple qui doit être en marche”, a-t-il indiqué.
Boubacar DIARRA
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