//L’IMPASSE SE DESSINE APRES L’ECHEC DES NÉGOCIATIONS POUR UNE SORTIE DE CRISE: LE M5-RFP OPTE POUR L’EXTREMISME POLITIQUE

L’IMPASSE SE DESSINE APRES L’ECHEC DES NÉGOCIATIONS POUR UNE SORTIE DE CRISE: LE M5-RFP OPTE POUR L’EXTREMISME POLITIQUE

La rencontre de décrispation du climat politique, tenue le dimanche 05 juillet, entre le président de la République IBK et une délégation du M5-RFP s’est terminée sans plus-value. Non satisfait de cette rencontre, le Mouvement du 05 juin se prépare à rouvrir les hostilités contre les institutions. Le vendredi 10 juillet 2020 donnera le ton selon un communiqué élaboré juste au sortir de l’entrevue ; une démarche de va-t-en guerre puisque les acteurs de la fronde se proposent d’engager un bras de fer comparable à celui de l’époque du Collectif des Partis Politiques de l’Opposition (COPPO) sous Alpha.

Faut-il rappeler qu’IBK n’est pas étranger à ce type de joutes sur le plancher politique. C’est lui, IBK, quand il était premier ministre, qui avait sauvé le fauteuil du Président Konaré menacé par le COPPO. Aussi avait-il joui de la réputation d’un chef dur, d’un chef qui ne se laissait pas faire par des adversaires politiques, aussi coriaces soient-ils. Incontestablement, le président  IBK connait les forces et les faiblesses de certains de ses interlocuteurs : beaucoup d’entre eux l’ont servi à des niveaux différents. Selon plusieurs observateurs de la scène politique, le problème du président IBK se complexifie avec le rôle et l’influence des leaders religieux. C’est eux qui sont au devant des hostilités : l’imam DICKO, parrain de la CMAS et le chérif de Nioro remonté depuis quelques temps.

Mais des signes laissent croire que l’imam Mahmoud n’a pas le même viseur que les responsables politiques. Certains parmi eux sont teintés au jusqu’au-boutisme. Au départ du combat politique, Manassa DANIOKO et IBK étaient les cibles privilégiées. Mais aujourd’hui, ce cadre est révolu. Après l’échec de la rencontre du 05 juillet, il est question de déclencher la désobéissance civile. L’imam voudrait mettre balle à terre. De  plus en plus, il serait en passe de se démarquer de la logique extrémiste du M5-RFP qui tient à la satisfaction d’un memo, lequel memo ôte au Président toute la quintessence du pouvoir. En effet, le M5-RFP veut un gouvernement de transition dirigé par un premier ministre issu de son rang. Ainsi, le mouvement – dont la composition est connue : Choguel Kokala MAIGA, madame SY Kadiatou sow, Cheick Oumar SISSOKO, Moussa Sinko, BATHILY père pour ne citer que ceux-là – entend, par un mémorandum, fabriquer un Président dépouillé de toute autorité. IBK sera Président honorifique.

En signant le mémorandum qui lui avait été soumis, le président IBK signerait la corde de sa propre pendaison, soutiennent des Maliens de plus en plus sceptiques quant à la survie de ce mouvement trop hétéroclite. Dans un communiqué, certains leaders politiques ne cachent pas leur déception sur l’issue de la rencontre IBK-M5-RFP du dimanche dernier. Parmi eux, l’on peut citer l’opposant Moussa MARA, Président de YELEMA, député de la Commune IV. MARA a dit :

« Cette rencontre sollicitée par le chef de l’Etat, n’a permis aucune avancée vers la sortie de crise ».

Alors, questions : l’ancien premier ministre devenu opposant ces temps-ci  s’est-il également rangé du côté de ceux qui appellent à la désobéissance civile ?  L’extrémisme dans lequel sont engagés les membres du M5-RFP peut-il payer dans cette lutte ?   En demandant à ses interlocuteurs d’aller discuter avec la majorité, IBK ne montre-t-il pas des signes de rigidité. Combien de jours cette impasse va-t-elle encore survivre ? Ce sont là des questions que se posent des citoyens préoccupés par la tourmente sociopolitique qui sévit au Mali.                                                                                                                                  

LAYA DIARRA

By |2020-07-07T10:49:44+02:00juillet 7th, 2020|POLITIQUE|0 Comments

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