Après la mort d’un brigadier du 1er régiment étranger de cavalerie de Carpiagne dans les Bouches-du-Rhône le 1er mai dernier, un autre légionnaire de 23 ans du même régiment est décédé avant-hier lundi 04 mai 2020 dans la localité de Liptako-Gourma, dénommé “zone des trois frontières” entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Si le premier a succombé à ses blessures après quelques semaines, le second est tombé durant le combat lors d’une opération de lutte contre les groupes armés djihadistes au Mali.
L’information a été rendue publique hier mardi par la présidence française en affirmant qu’un légionnaire français a été “tué au combat” le lundi lors d’une opération de lutte contre les groupes armés djihadistes au Mali. Ainsi, il fait le deuxième décès en quatre jours dans les rangs de la force française barkhane au Sahel.
Faut-il le rappeler, le soldat Kevin Clément appartenait au 1er régiment étranger de cavalerie de Carpiagne (Bouches-du-Rhône). Son décès porte à 43 le nombre des militaires français tués au Sahel depuis le début de l’intervention française en 2013, selon un comptage effectué à partir de chiffres publiés par l’état-major. Selon le communiqué de l’état-major des armées françaises, “le jeune soldat était engagé dans une action de harcèlement zonal et de ratissage contre les groupes armés terroristes. Prise à partie à courte distance, l’unité de tête a riposté et a mis hors de combat deux djihadistes. Au cours de cette action de feu, la 1ère classe Kévin Clément, embarqué à bord d’un véhicule blindé léger, a été grièvement blessé par un tir ennemi”, a expliqué le communiqué. Il a été évacué par hélicoptère vers l’antenne chirurgicale de Gao (nord), où son décès a été constaté.
Un deuxième du genre en l’espace de quatre jours!
Signalons que seul le vendredi, le brigadier Dmytro Martynyouk, légionnaire du même régiment, avait lui aussi succombé à ses blessures infligées le 23 avril au Mali par l’explosion d’un engin improvisé (EEI). Ces dernières semaines, l’armée française a multiplié les offensives au Sahel, y revendiquant la “neutralisation” de plusieurs dizaines de jihadistes au total depuis le début de l’année.
Depuis la décision du sommet des chefs d’État du G5 Sahel et de la France à Pau, l’effectif de la force Barkhane a été renforcé. Il est passé de 4500 à 5100 militaires, soit 600 hommes de plus.
Paris espère que ce renfort permettra d’inverser le rapport de forces sur le terrain, où les groupes djihadistes ont multiplié les attaques ces derniers mois dans la zone des trois frontières ou encore le liptako-Gourma. Le communiqué de l’Élysée a également indiqué que le président Emmanuel Macron “s’incline avec un profond respect devant le sacrifice du soldat. Et, il tient à exprimer à nouveau son entière confiance aux militaires français déployés au Sahel” ainsi que le “soutien de la France aux pays du G5 Sahel” (Mali, Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso).
La ministre des Armées Florence Parly, de son côté, a dit que ce lourd tribut payé par la légion étrangère n’entame ni sa détermination ni son efficacité. Elle poursuit sa mission, à la manière de ses anciens. Aux côtés de leurs frères d’armes français, européens et sahéliens, la lutte contre le terrorisme continue, a-t-elle ajouté dans un communiqué distinct, tout en adressant ses “condoléances” à la famille et aux proches dudit légionnaire tombé sur le champ de l’honneur.
Boubacar DIARRA, avec RFI
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