Malgré de tractations et le discours d’apaisement du président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, l’Imam Mahmoud DICKO et ses alliés du Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RF) maintiennent la date du 19 juin pour leur seconde sortie à la place de l’Indépendance. Toujours, ils réclament la démission du Chef de l’Etat. Dans leur volonté de faire une démonstration de force au pouvoir d’en face, hier mardi 16 juin 2020, les leaders du M5-RFP auraient refusé de rencontrer le président IBK. Y aura-t-il dissolution de l’Assemblée Nationale et de la Cour Constitutionnelle ? Cette dissolution serait-elle la condition sine qua non pour instaurer le dialogue entre IBK et l’Imam DICKO et ses alliés? Peut-on imaginer cela avant le vendredi 19 juin prochain ?
Après un discours d’apaisement du président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, lors de son adresse à la Nation le dimanche 14 juin dernier, des forces vives de la nation (le Haut Conseil Islamique du Mali, avec à sa tête son président, Chérif Ousmane Madani HAIDARA, les Chefs coutumiers et traditionnels du district de Bamako, d’autres leaders des confessions religieuses) se mobilisent aujourd’hui pour essayer de baisser la tension sociopolitique. Trouver un cadre idéal de dialogue entre les deux parties et convenir d’un principe de gouvernance qui réponde diligemment aux soucis majeurs du peuple, tel serait l’objectif d’un tel marchandage au sommet de l’Etat. Et l’accord qui en naîtrait renforcerait les recommandations du Dialogue National Inclusif, recommandations qui sont, de nos jours, pour la sortie de crise, l’unique feuille de route confiée au Premier ministre, Dr Boubou CISSE.
Mais aux dernières nouvelles, au moment où nous étions sous presse, hier, des informations nous indiquent que le M5-RFP a rejeté l’invitation du Président. Il a plutôt réaffirmé sa position : que le président IBK démissionne avant vendredi 19 juin. Du coup, une panique totale s’installe dans le camp du régime. Voilà comment expliquer la rencontre d’hier au Centre Internationale de Conférences de Bamako (CICB) entre le président IBK et les forces vives de la Nation.
D’un côté, dans cet imbroglio, l’Imam DICKO souhaiterait être considéré conseiller spécial du Chef de l’Etat, même si, certainement il serait à l’ombre, avec une étiquette de porte-parole du peuple.
L’Imam veut être écouté par le Chef de l’Etat sur toutes questions importantes qui concernent la vie de la nation ; qu’on tienne compte de ses avis. Comme pour dire qu’il veut être présent à côté du président afin de veiller sur tout ce qui se passe. Mais ce rôle ne serait-il pas celui d’un conseiller ? D’un autre côté, les acteurs politiques qui l’accompagnent dans cette lutte ne souhaiteraient pas être impliqués dans la gestion politique du pays. Par conséquent, ils n’accepteraient pas de postes ministériels. Beaucoup de leaders de ce mouvement anti-IBK ont déjà servi sous le régime d’IBK. N’ayant pas digéré d’être vidé du gouvernement, ils se sont alors ralliés à l’Opposition. Ne sont-ils pas comptables de la crise qu’ils déplorent ?
Boubacar DIARRA
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