L’IMAM MAHMOUD DICKO ET ALLIES ENVOIENT UN AUTRE MESSAGE FORT AU REGIME !
Le vendredi 5 juin dernier, c’est une marée humaine qui a pris d’assaut le Boulevard de l’indépendance et toutes ses entrées pour répondre à l’appel de l’Imam Mahmoud DICKO, parrain de la CMAS ainsi que plusieurs autres organisations politiques et de la société malienne. Le message de ces hommes et femmes mobilisés pour dénoncer les dérives de gouvernance dans le pays était clair et net : « IBK, démission ».
Malgré leur diversité d’opinion, tous sont d’accord que le président de la République Ibrahim Boubacar KEITA et Manassa DANIOKO sont les problèmes du Mali.
C’est pourquoi, IBK et Manassa doivent démissionner. On peut estimer à des millions de personnes ces Maliens (hommes et femmes, jeunes et vieux) mobilisés pour prendre part à cette manifestation.
Ils sont venus de presque de tout le Mali pour répondre à l’appel de la CMAS, du mouvement EMK , du FSD et autres avec la bénédiction du Chérif de Nioro qui était représenté par l’un de ses fils. Si l’Imam DICKO avait promis de diriger la prière de vendredi à la place de l’indépendance, il a fallu attendre au-delà de 15 heures pour le voir apparaître sur le podium, ovationné par la foule. La foule scandait : « IBK, dégage ! » ou encore : « Manassa, démission !» C’est à l’arrivée de l’Imam et après l’Hymne national du Mali que les leaders des différents groupes se sont tour à tour succédé au pupitre. Tour à tour, Kaou DJIM de la CMAS dont l’Imam DICKO est parrain, le Pr Clément DEMBELE, Choguel K MAÏGA, Me Mountaga TALL, le Général Moussa S COULIBALY ou encore les membres de l’URD et beaucoup d’autres Maliens déçus par la gestion chaotique des affaires du pays.
Chaque intervenant a ses revendications spécifiques mais tous se retrouvent sur un point et ont déversé leur venin sur le régime d’IBK. Tous sont d’avis que le président actuel n’est plus en mesure de répondre aux besoins des Maliens.
Pour l’URD, l’enlèvement du chef de fil de l’opposition, Soumaila CISSE, figure importante du parti depuis plus de deux mois, s’explique par l’incapacité du régime à sécuriser les Maliens. Le Pr Clément, lui, a tenu à rassurer la communauté internationale que le Mali, musulman à plus de 90%, est et restera un pays laïc. Par conséquent, il n’y a aucune intention de personne de le transformer en un Etat islamique. Pour leur part, Choguel MAIGA et l’Imam Mahmoud DICKO diront que la situation du Mali n’a fait qu’empirer depuis l’investiture du président Ibrahim Boubacar KEITA en 2013. C’est ainsi que l’Imam DICKO a rappelé qu’en 2014 lorsqu’il s’était rendu à Kidal, toute l’administration malienne et l’armée y étaient. Mais que ce jour-ci, il déplore que l’insécurité s’est étendue sur tout le pays. Le parrain de la CMAS va plus loin en ajoutant que même l’armée est spoliée de ses droits sous ce régime plus que sous tout autre.
Avec un peu d’humour, l’Imam n’a pas manqué d’envoyer quelques flèches à la Cour constitutionnelle qui avait tenté de dénoncer ce meeting. Il n’a pas épargné l’actuel président du Haut conseil islamique, Ousmane Chérif HAIDARA. M. DICKO a fini son allocution par une prière pour le retour sain et sauf de Soumaila CISSE. Il a tenu à prévenir le président IBK que s’il ne démissionne pas, il risquerait de le regretter : ce vendredi n’est qu’un avertissement. Après cette phase, un groupe s’est dirigé vers la résidence d’IBK pour lui remettre une lettre. Le groupe qui avait à sa tête l’ancien ministre et cinéaste Cheick Oumar SISSOKO, porte-parole de l’EMK et le général Moussa Sinko, aurait buté aux éléments des forces de sécurité déployés sur l’itinéraire. Des incidents regrettables s’en sont suivis. L’on déplore des dégâts et des interpellations.
Voici la teneur du communiqué du Gouvernement à la suite de ces événements :
COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT SUR LA MANIFESTATION DU VENDREDI 05 JUIN
“Le Gouvernement informe l’opinion nationale que ce vendredi 05 juin 2020, à partir de 12 heures, la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO (CMAS), le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et le Mouvement Espoir Mali Koura (EMK) ont organisé un rassemblement sur la place de l’Indépendance. Le Gouvernement, toujours soucieux du respect des libertés publiques des Maliens, a autorisé la marche à travers le Gouverneur du District de Bamako et a déployé les forces de l’ordre et de sécurité pour encadrer la manifestation. Globalement, tout s’est déroulé sans incident, même si une quarantaine de manifestants souffrant de malaise ont été secourus par les unités d’intervention de la Protection civile. Toutefois, le Gouvernement déplore, à la fin du rassemblement sur la place de l’indépendance, que des manifestants particulièrement surexcités, se soient dirigés vers la résidence du Président de la République à Sébénicoro.
Dans leur acharnement pour forcer le dispositif sécuritaire mis en place par les forces de l’ordre, ils ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes. S’en sont suivies de vives altercations qui ont occasionné :
- dix-neuf (19) blessés dont quinze (15) parmi les forces de l’ordre ;
- onze (11) véhicules des forces de sécurité endommagés par les manifestants, dont un (01) totalement incendié.
Des interpellations ont été effectuées sur les lieux et une enquête est en cours pour situer toutes les responsabilités de ce débordement. Tout en félicitant les forces de l’ordre pour le professionnalisme et la retenue dont elles ont fait preuve face à un tel déchaînement de violences, le Gouvernement invite les populations au calme. Le Gouvernement rappelle que l’exercice du droit constitutionnel de manifestation pacifique ne doit pas donner lieu à des actes de vandalisme ni de violences. Il invite les acteurs politiques et de la société civile au respect du cadre institutionnel républicain et démocratique. Il rassure les populations qu’il restera attentif à la satisfaction de leurs préoccupations légitimes. Le Gouvernement renouvelle son offre de dialogue au collectif d’associations et de partis politiques qui s’est exprimé à travers le rassemblement du 5 juin 2020. Bamako, le 06 juin 2020. Le Gouvernement, Le Ministre de la Communication, Chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du Gouvernement Yaya Sangaré Officier de l’Ordre National”.
LAYA DIARRA
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